| Ministère de l'intérieur Pour preuve, le débat qui a surgi à la publication des résultats de la mortalité routière de février. Alors que la Sécurité routière se félicitait, le 7 mars, d'une baisse de la mortalité routière de 25,3 % pour le mois de février, réalisant ainsi le score historique de "la plus faible mortalité mensuelle jamais enregistrée depuis l'immédiat après-guerre", les critiques se sont tout de suite élevées pour dénoncer une interprétation des résultats jugée "hypocrite". En cause, une phrase du communiqué du ministère de l'intérieur : ces résultats "montrent, une fois encore, qu'il n'y pas de palier dans la lutte contre l'insécurité routière. La mobilisation des forces de l'ordre et un sens de responsabilité grandissant des usagers de la route face aux conduites à risques contribuent à accentuer la sécurité sur nos routes". Pour l'association 40 Millions d'automobilistes, qui se définit comme le "premier représentant national des automobilistes auprès des pouvoirs publics", ce résultat historique n'est pas à porter au crédit de la répression policière. Dans un communiqué, l'association explique qu'il faut plutôt considérer l'impact des "conditions hivernales très dures que la France a pu connaitre pendant près de quinze jours", ainsi que l'influence de "la crise économique et la flambée des prix des carburants qui amènent les Français à limiter leurs déplacements".
"UNE MONSTRUOSITÉ JURIDIQUE"
Dès 2007, l'association 40 Millions d'automobilistes a interpellé les candidats aux élections législatives sur la question de la réforme du système judiciaire du permis à points. En ligne de mire : le retrait automatique du permis de conduire à la suite de pertes de points successives, sans aucun moyen de recours. En effet, depuis la loi du 10 juillet 1989, date de son instauration, le retrait de points est une sanction administrative et non pas pénale. Quand un automobiliste a perdu les douze points de son permis (ou seulement six points, s'il s'agit d'un permis probatoire), l'annulation de son permis peut être faite automatiquement, sans passer par le tribunal pénal. Une situation, qui, pour l'association, "porte atteinte aux libertés individuelles, car elle ne permet pas aux personnes concernées de disposer d'un moyen de défense qui pourrait leur permettre d'obtenir une sanction adaptée à leur situation propre".Source le MONDE : 1er juillet 2012