Il fait encore frais et 6 voitures du groupe s'élancent, 6 seulement car deux autres se joindront à nous à OLONZAC. Nous traverserons donc les zones montagneuses des départements de l'Hérault, d'une partie du Tarn, de l'Aveyron sous uns chaleur qui s'accentue au fil des heures. La traversée des agglomérations en devient parfois pénible, à cause de la densité de la circulation et de cette chaleur qui éprouve mécaniques et organismes, le summum étant atteint lorsque l'on se retrouve, à vitesse réduite, derrière un poids-lourd dans une longue montée !
Nous retrouvons Roger et Christiane à SAINTE AFFRIQUE. Nous traversons des panoramas toujours grandioses et nous nous arrêtons pour la halte pique-nique, tout cela nous fait vite oublier ces petits désagréments en nous permettant de partager les petites préparations élaborées par nos talentueuses cuisinières ! Les moteurs pourront également refroidir, un peu, car le soleil cogne de toutes ses forces!
Le reste du voyage jusqu'au PUY EN VELAY se déroule sans encombre, l'arrivée à l'hôtel nous permettra de nous requinquer avant d'aller dîner en ville et d'admirer, en soirée des animations par projections murales sur certains édifices de la ville, dignes de la fête des Lumières à LYON. Le lendemain, peu après le départ du PUY, le groupe s'arrête à la suite d'un « caprice » sur la Fiat qui empêche le moteur de tourner normalement : un simple fil mal isolé sur le dispositif d'allumage va demander environ une heure mais les choses rentreront dans l'ordre grâce aux compétences du propriétaire qui connaît « sa bête »ainsi que grâce une efficace assistance téléphonique de Jean-Pierre, Roger...
Cette pause nous aura permis de discuter avec la propriétaire d'une maison riveraine, collectionneuse avec son mari qui était justement parti chercher une voiture ancienne; elle nous montrera sa 403 garée à l'abri et nous pourrons échanger un petit moment sur notre passion. Mais la Fiat arrive et tout le monde repart. La montée vers BESANҪON se fera toujours «au chaud», la recherche d'ombre pour la pause de midi marquera encore cette journée. Le contournement des grandes villes se fera sans encombre grâce à l'itinéraire minutieusement concocté par nos amis. Un arrêt sur un site historique nous permettra de contempler les beaux monuments des «Salines Royales» près d'ARC ET SENANS mais compte-tenu de l'heure, la visite ne sera pas possible. Le repas du soir sera pris sur place, à l'hôtel Ibis de BESANҪON et nous dégusterons ensuite une petite goutte, près du Doubs, goutte trébéenne qui avait déjà fait le voyage à EGGENFELDEN, en 2014.
Le troisième jour (déjà) doit nous conduire à notre destination, à savoir COLMAR. La sortie de BESANҪON est un cauchemar !
La partie de ville où nous devons évoluer pour en sortir est un chantier total, apparemment à cause de la construction du tramway. Mais finalement tout le monde réussit à s'extirper du labyrinthe et retrouve la sérénité des petites routes campagnardes.
Non, nous ne sommes pas à NEW-YORK mais dans la patrie de Bartoldi, le créateur de la célèbre sculpture. Cette dernière portion nous aura permis d'admirer l'environnement montagneux -la chaîne des Ballons- de cette partie de l'Alsace puis le fameux vignoble producteur de vins réputés, sous une température plus clémente que celle qui nous a accablés lors du départ.
Le repas du vendredi soir sera pris dans le vieux COLMAR, nous donnant ainsi l'occasion de découvrir la ville «by night». La mécanique qui depuis deux jours était tranquille nous rappelle à la réalité avec les problèmes de freinage de la petite Spitfire. Il faut de toute urgence trouver des plaquettes de freins avant sinon....elle risque de ne pas pouvoir repartir !
Après quelques coups de téléphones judicieux (merci les réseaux issus des clubs) les précieuses garnitures seront finalement trouvées le lendemain samedi et montées dans la foulée, permettant ainsi à la Triumph de repartir et aussi de s'arrêter !
Le samedi matin sera d'ailleurs mis à profit pour rafraîchir les voitures légèrement éprouvées par le voyage. L'après-midi, ce sera destination MULHOUSE pour d'abord retrouver nos amis d'EGGENFELDEN et visiter ensuite avec eux le somptueux musée de l'Automobile sous la conduite du talentueux conservateur qui nous livrera l'histoire et mille anecdotes qui entourent ce monument.
Chacun en prend plein les yeux, on ne sait plus où regarder tellement les trésors sont nombreux. La marque Bugatti occupe une place de choix et c'est vraiment une opportunité unique qui est offerte de parfaire sa connaissance de cette marque exceptionnelle.
Le clou de la visite sera l'accès à l'atelier et aux réserves du musée où des dizaines d'autres voitures attendent leur tour pour reprendre vie. Ce privilège aura été possible grâce à François BREBANT qui nous a permis cette découverte dans des conditions vraiment remarquables.
Nous lui en sommes reconnaissants. Le soir, nous retrouvons au restaurant de l'hôtel les amis d'EGGENFELDEN avec lesquels nous partagerons un rare moment de convivialité, tous se retrouvant avec plaisir, notamment Alain CAMUS qui, avec Georg et Josy, sert de pivot en facilitant les conversations entre nous tous.
Des cadeaux sont échangés, en particulier des plaques de rallye commémoratives qui permettront d'immortaliser le moment ; les membres des « 5A » se verront également remettre des écussons à l'effigie du « Rottaler Veteranen Freunde ». Mais l'heure tourne et tout ce petit monde se sépare, sur le parking de l'hôtel nous assistons au départ de nos amis dans leurs superbes voitures. Le lendemain sera une journée libre qu'une majorité d'entre nous consacrera à la visite des villages typiques des environs : KAYSERSBERG - classé village préféré des français 2017 - RIQUEWIHR RIBEAUVILLE.
Des villages aux maisons à colombages et façades aux couleurs vives, des géraniums aux fenêtres, des cigognes sur les toits, de la choucroute et de la bière, du Riesling, Gewurztraminer et Pinot noir aux cartes des restaurants: nous sommes bien en Alsace...et la fréquentation de ces villages est bien celle d'un mois d'Août. Pour certains de nos amis, la soirée s'achèvera dans le vieux COLMAR après la découverte de la petite Venise. C'était déjà le clap de fin pour ce séjour et il est l'heure de refaire les valises pour penser au retour. Le lundi matin, après une photo de groupe, tout le monde dit au revoir à COLMAR. Nous nous dirigeons vers le sud, à travers le Jura. Un parcours de montagne sans difficultés particulières, sauf un peu de «jardinage» de ma part au contournement de PONTARLIER pour recoller au groupe que nous retrouverons sous le château de JOUX pour un petit pique-nique.
La traversée de SAINT-CLAUDE demeure fidèle à elle-même, aussi compliquée qu'il y a 3 ans mais grâce aux dons de navigation des copilotes, on sort de la ville sans encombre.
Nous choisirons de rejoindre notre hôtel par la route de MIJOUX qui nous offrira une belle descente sur BELLEGARDE SUR VALSERINE.
L'avant-dernière partie du retour, en direction d'ISSOIRE, démarre sous la pluie d'abord régulière puis qui va se renforcer au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers l'Ouest, sous forme d'importantes averses orageuses. Déjà, le matin, les voitures les moins étanches avaient pris l'eau à cause des pluies nocturnes, au point qu'il a fallu écoper dans un spider «Duetto», ce qui n'a pas empêché Roger d'avoir les pieds humides !
Heureusement en fin de matinée la pluie cessait peu à peu et le retour du soleil allait faire oublier ces désagréments. C'est le jour choisi par la Caravelle pour se faire entendre, dans le vrai sens du terme, à coups de pétarades et d'explosions plus fréquentes que les jours précédents, qui obligent son conducteur à s'arrêter pour remettre en place le joint du couvre-culbuteur qui se «fait la malle» selon la mauvaise humeur de l'allumage !
Pas très rassurés, nous espérons tous que Jean-Pierre et Marlène pourront rentrer sans encombre mais la demoiselle fait un gros caprice dans la montée des routes auvergnates; cette fois-ci, Jean-Pierre décide d'enlever un élément électronique de l'allumage, censé améliorer le fonctionnement mais qui en réalité le perturbe plutôt !
Et tout le monde de dire que rien ne vaut le maintien de l'origine ! Le moteur accepte de redémarrer et de tourner plus «rond» sans inquiéter davantage son conducteur.
Mais l'épisode n'est pas fini !
Nous arrivons donc à ISSOIRE, et vue la marge de temps dont nous disposions, certains d'entre nous décidons de partir dîner en ville où nous passerons une agréable soirée, d'autres préférant prendre leur repas au restaurant de l'hôtel. Et voilà arrivé le départ de la dernière étape qui débute par une boucle dans les volcans d'Auvergne avant de rattraper un itinéraire plus conventionnel vers SAINT-FLOUR.
Le groupe se morcelle quelque peu en cours de route, selon les envies de chacun de flâner un peu... Je vous ai dit que nous n'en avions pas fini avec la Caravelle: après un arrêt à MURAT, nouvelle explosion au redémarrage du moteur accompagnée d'une épaisse fumée dans l'habitacle qui nous donné une belle frayeur, mais heureusement, ce n'était pas un début d'incendie; le joint de couvre-culbuteur a de nouveau fait des siennes. Il sera vite remis en place et notre petit groupe pourra reprendre sereinement son chemin.
Un arrêt à LAGUIOLE qui rappelle quelques souvenirs de 7 ans déjà puis nous nous retrouvons quelques-uns à ESPALION (8 exactement) pour la pause de midi. Après ce repas les routes commencent à se séparer.
C'est à l'entrée de RODEZ que nous nous disons au revoir car nous allons emprunter des itinéraires différents pour terminer ce périple qui totalisera sur mon compteur à l'arrivée, 2500 kilomètres..
Texte : MICHEL TERRAST ... / Photos FRANCOISE PALLY-GUILLAUME - JOSY ERLENWEIN