Il y a 90 ans, naissait la Schlörwagen, la voiture la plus aérodynamique de tous les temps Cet œuf sur roues était si profilé qu'il était dangereux à conduire. Et c’est pour ça que ce véhicule a disparu. Dans le vent. Pour optimiser la consommation d’une voiture – aussi bien thermique qu’électrique – l’aérodynamisme est une donnée cruciale. Pour dire les choses simplement, plus un véhicule est aérodynamique, moins l’air exerce de résistance et moins le véhicule a besoin de carburant pour avancer.
Et si tous les constructeurs travaillent sur l’aérodynamisme de leurs produits, certains y accordent plus d’importance que d’autres.
C’est ainsi qu’il y a deux ans, la startup néerlandaise Lightyear, une outsider qui compte bien faire parler d’elle, vantait l’aérodynamisme de sa Lightyear One, un prototype dont le coefficient de traînée (l’unité de mesure) tombe à 0,20. Ce qui en ferait « la voiture la plus aérodynamique au monde » une fois sur le marché. C’est vrai, mais elle ne sera jamais aussi aérodynamique que la Schlörwagen, un incroyable prototype des années 30.
Schlör massif.
Développée par l’ingénieur allemand Karl Schlör dans les années 1930, la Schlörwagen incarnait à l’époque l’apogée de l’innovation automobile. Avec sa forme hyper allongée en goutte d’eau, et sa vision radicale de l’automobile, la voiture fit en son temps sensation – notamment au salon de l’automobile de Berlin de 1939.
Pour le design, Karl Schlör s’inspira de la forme des ailes d’avion – on peut même dire que l’engin était une paire d’ailes sur roues – et optimisa ce véhicule long de 4,30 mètres pour une circulation de l’air sans égal. Résultat ? Un coefficient de trainée à faire pâlir la concurrence : 0,186 (dans les années 1970, de nouvelles mesures effectuées par des techniciens de Volkswagen ont même mesuré 0,15).
Sans compter que côté performances, l’engin n’était pas ridicule avec sa vitesse de pointe de 135 km/h et ses 8 litres au 100 – particulièrement efficace à l’époque.
Capitaine abandonné. Vu ses atouts, pourquoi la Schlörwagen n’a-t-elle pas fait date ? Après avoir été équipée d’un moteur d’avion russe puis avoir effectué quelques essais en 1942, la Schlörwagen est finalement mise de côté et ne sera jamais produite en série. La faute à son centre de gravité très reculé – du fait de son moteur arrière – qui la rendait très vulnérable aux vents de travers. Qui plus est, la Seconde guerre mondiale sonna la fin de la récréation pour la voiture profilée, renvoyant ainsi le concept aux oubliettes. Et c’est ainsi que la Schlörwagen disparut aussi vite qu’elle roulait.
Source : detours.canal.fr-DLR