Citroën SM Espace Heuliez 1971
La société Heuliez a un lointain passé de carrossier puisque les premières réalisations de Louis Heuliez datent des années 1920 et le début de l’industrialisation de carrosseries d’autocars arrive dans les années 30.
S’étant fait une solide réputation le domaine du véhicule utilitaire et publicitaire, c’est vers l’automobile de tourisme que la firme de Cerizay (Deux Sèvres) va tenter une approche avec, dès les années 60, des premières études pour Simca et Citroën.
Après des prototypes comme une DS décapotable, une Ami 6 break et un véhicule utilitaire préfigurant la Méhari, Heuliez va se voir confier la construction des fameuses Citroën M35 à moteur rotatifs Wankel.
C’est sur cette dynamique qu’apparait la SM Espace lors du salon de l’auto de Paris, en octobre 1971.
Sur la base du coupé SM apparue un an plus tôt, le nouveau bureau de style Heuliez, vitalisé par l’arrivée d’Yves Dubernard, va concevoir le projet « Espace », qui apparait comme la plus élégante version de la mythique Citroën.
La SM Espace se caractérise par un toit découvrable en deux parties, chaque demi-toit comportant des lamelles en aluminium rétractables. Grâce à une commande électrique logée dans l’arceau central, elles se logent dans celui-ci, transformant à loisir le coupé en cabriolet. Principe qui s’inspire de celui appliqué sur la récente Chevrolet Corvette et son « T-roof », mais aussi sur les Matra 530 et Porsche 911 Targa contemporaines.
C’est aussi un moyen de promouvoir les produits de son partenaire, la société Webasto, qui est spécialisée dans les toits ouvrants.
Ce principe de toit escamotable sera d’ailleurs proposé par Heuliez pour plusieurs modèles américains : Cadillac Eldorado ou Buick Riviera.
Des persiennes, alors très à la mode, remplace la grande vitre arrière, et la voiture se présente dans une belle couleur aubergine métallisé assortie d’un intérieur en daim. Enfin, on notera de très belles sorties d’échappements rectangulaires.
On revoit la voiture au salon de Bruxelles 1972 où elle récupère une vitre arrière classique et un revêtement intérieur d’origine. Elle sera ensuite repeinte en bleu delta.
Si une production aurait pu être espérée, en collaboration avec Citroën, les premiers effets de la crise pétrolière qui mettront fin à la carrière de la SM, tueront ce projet dans l’œuf.
Seuls deux exemplaires de SM Espace auront été construits.
C’est une de ces deux voitures, entièrement restaurée par un collectionneur belge (apparemment le premier châssis n° 00SB6200), que l’on a pu admirer à Rétromobile.
Photos prises au salon Rétromobile de Paris Porte de Versailles.
Artcurial