C'est ce savoir-faire qui lui a permis de mettre en place la cartographie, comme nouvel axe de développement pour sa société. La carte routière automobile la plus ancienne connue pour Michelin semble être la carte éditée à l'occasion de la coupe Gordon-Benett en 1905.
Cette carte représente, au 1/100 000, le parcours de cette course qui se déroulait , cette année-là, autour de Clermont-Ferrand. Ensuite, c'est en 1906-1908 que les premières études, pour les réalisations d'une série de cartes sur la France, ont commencé.
Et c'est en 1910 que les premières cartes au 1/200 000 sont diffusées commercialement en commençant par Clermont-Ferrand, ensuite par des cartes en bordure de la Méditerranée et en région parisienne. Le leader du marché de la carte routière, à ce moment-là, était Taride, suivi du Touring Club de France et de beaucoup d'autres marques.
Elle se réfère, en réduisant l'échelle, aux cartes de l'Institut Géographique National (IGN), qui furent jusqu'aux années 1980 à l'échelle de 1/50 000, avant d'ajouter celles, encore plus précises, au 1/25 000. Elle apparaît en 1905 à l'occasion de la coupe Gordon-Bennett1, suivie en 1910 par la commercialisation des cartes au 1/200 000 de Clermont-Ferrand, des bordures de la Méditerranée et de la région parisienne, une carte de France en couleurs et en quatre feuilles au 1/1 000 000 étant disponible dès 1908.
La carte se présente, et c'est une innovation, en pliages sous l'aspect d'un accordéon de 2 fois 10 plis de 11 par 25 cm, format qui se maintiendra jusqu'à nos jours. D'autres formats permettant de s'adapter à la vitesse croissante des véhicules, à différentes échelles pouvant aller jusqu'à 1/10 000 000, sont également créés pour les zones denses ou pour permettre la préparation d'itinéraires de plus grande ampleur sur les routes principales. Pour la France, l'échelle « régionale » majoritairement utilisée est le 1/200 000 (couverture jaune).
Cette échelle est également utilisée dans certains pays européens (Belgique), d'autres pays disposant d'une échelle moins détaillée, généralement 1/400 000 (couverture orange). L'édition de la France à l'échelle 1/1 000 000 (couverture rouge) permet une vue moins précise, mais plus globale de l'ensemble de son trajet et de sa position, évitant également de devoir utiliser une multiplication des cartes nécessaires pour effectuer un long trajet global sur des routes principales.
La France sur un format plus petit exista aussi au 1/2 500 000.
La carte Michelin a toujours conservé une renommée internationale de par sa clarté et sa facilité d'utilisation. Le format « papier » des cartes Michelin garde l'énorme avantage pour l'utilisateur, complémentaire par rapport au GPS, de pouvoir bien s'orienter en visualisant sa direction et localiser sa situation dans une région par rapport à d'autres villes, le département voire le pays, tandis que le GPS est certes commode pour suivre sans repère un itinéraire, et plus sûr pour une conduite sans devoir s’arrêter pour regarder la carte, mais moins convivial pour une vue globale d'ensemble, ne signalant pas les parcours pittoresques, par exemple (sauf éventuellement sur un écran plus grand).
Jusque vers la fin des années 1920, la France est découpée en 48 cartes numérotées de 1 à 47 (la carte no 48, future no 87, concerne l'Alsace). Ce premier format d'édition, bien que l'un des meilleurs en clarté pour l'époque, était toutefois nettement moins lisible que les suivants, en utilisant notamment des lignes droites rapprochées pour former les couleurs claires, les noms des villes étant écrits manuellement en italiques, avec des caractères fins pour les villages et gras pour les villes.
Source : acgcm.com - Pascal Pannetier-Clermont1ere