Ce véhicule sans concession, décliné en version Carrera, sera produit à près de 5000 unités jusqu’en 1958. L’engagement de James Dean à des épreuves sportives au volant de ce modèle participera à forger la légende. Il n’est donc pas étonnant que le constructeur ait choisi cette silhouette particulière pour célébrer de la meilleure des manières ses soixante-dix ans l’an dernier. Faisant l’objet d’une production limitée - autant d’exemplaires que l’année de naissance de la marque -, ce nouveau Speedster souffle les trente bougies de la première 911 du genre. Un anniversaire que nous célébrons en les réunissant. C’est au salon de Francfort de 1987 que Porsche exhume ce concept de voiture plaisir à partir de la Carrera 3.2.
Quant à la version Turbo-Look reconnaissable à sa caisse élargie de Turbo, elle réclame un supplément de 100.000 francs (24.104 €). inalement, Porsche produira 2102 Speedster dont seulement 171 avec la carrosserie étroite désormais la plus prisée des collectionneurs. Avec 796 véhicules, le rouge reste la couleur la plus demandée devant le noir et le blanc. Depuis, chaque génération de la 911 n’a pas eu la chance d’accéder à une variante de ce genre. C’est le cas des types 993 et 996. Le nouveau et quatrième Speedster 911 reposant sur l’avant-dernière génération 991 est facturé 273.094 euros. Si l’esprit de 1989 n’a pas été dévoyé, la formule est devenue encore plus élitiste. Alors que le premier Speedster 911 découlait du modèle de série, le nouveau modèle est dérivé des versions exclusives 911 R et 911 GT3.
En l’espace de trente ans, la puissance a plus que doublé. Alors que le flat-six 3,2 litres affiche une puissance de 231 ch à 5900 tr/min, le Speedster actuel revendique 510 chevaux à 8400 tr/min grâce à un 4 litres atmosphérique. Ne cherchez pas les palettes au volant: ces deux 911 distillent un plaisir à l’ancienne avec une boîte manuelle à cinq rapports pour la plus ancienne lorsque la 991 en possède un de plus. Malgré son châssis de Turbo, le premier modèle apparaît bien frêle à côté de son aînée. Durant cette période, le Speedster s’est allongé de près de 270 mm et élargi de 200 mm. La largeur des pneumatiques répond à deux mondes différents tandis que le diamètre des roues est passé de 16 à 20 pouces. Ces deux voitures plaisir se retrouvent, c’est ce qui fait tout le sel du concept, autour d’un pare-brise raccourci et plus incliné, de vitres latérales réduites et d’un couvre capote à double bossage.
Ce couvercle, en plastique sur la Carrera 3.2, est désormais réalisé en matériaux composites à base de carbone. Le manuel technique insiste sur le fait que la capote n’est que de secours. Il faut comprendre le sens de l’objet: le Speedster n’est pas un cabriolet et il doit être conduit cheveux au vent aussi souvent que possible. Cela se mérite. Dans les deux cas, la capote entièrement manuelle répond à une chorégraphie bien précise. Sur la 991, seul le déverrouillage des crochets ajustés sur le cadre du pare-brise et du couvercle arrière bénéficie d’une assistance électrique. Il faut ensuite soulever le capot arrière pour y glisser la capote en tissu repliée à la main puis refermer le capot manuellement. La procédure est plus complexe avec la 3.2.
En premier lieu: ouvrir les attaches et détacher les boulons retenant la capote à l’avant et à l’arrière. Il faut enfin débloquer le couvercle au moyen du petit levier situé derrière la porte gauche, puis le basculer vers l’arrière pour libérer la capote. Les ambiances intérieures situent le chemin parcouru en trente ans. La première vous installe plus bas que la Carrera 3.2 dans des sièges Clubsport. L’équipement est sommaire: les vitres sont manuelles, le système de chauffage à réglage manuel, la roue de secours gonflable et il n’y a pas de radio. Si ses portes s’ouvrent avec des sangles de course, la dernière apparaît autrement plus luxueuse, surtout avec le pack «Heritage Design» (21.816 €) reposant sur l’habitacle en cuir cognac et la décoration extérieure associée à la teinte argent métallisée.
Sur la route, ces deux Speedster réservent des joies indicibles qui tiennent avant tout à la capacité du conducteur à assimiler leur mode d’emploi. La 991 offre des performances d’un autre monde, proche d’une voiture de course. Son efficacité diabolique permet de tirer le meilleur parti du 4 litres à l’allonge phénoménale et à la sonorité envoûtante. Avec la 3.2, un autre dialogue s’instaure. Les freins sont peu assistés, la direction pas du tout. La rigidité est parfois mise à rude épreuve. Au volant de ces Speedster, on a la sensation de prendre part à l’histoire de Porsche.
Source : lefigaro.fr - Caradisiac