NOUVEAUTÉ - A quoi pourrait ressembler une SM en 2024? Une maquette de style présentée au concours d’élégance de Chantilly ce week-end échauffe les esprits passionnés. Ressusciter la SM, le fleuron du grand tourisme français né en 1970, cela fait des années que l’équipe du design de DS emmenée par Thierry Metroz tourne autour du pot. Le 10 mars 2020, pour célébrer les cinquante ans de la présentation de son coupé dans le cadre du salon de Genève, DS avait même lancé un concours au sein de son studio de design pour imaginer la SM de 2020. Les abonnés aux comptes de la marque sur le réseau Facebook ne s’étaient pas fait prier pour voter parmi six propositions de style. Avec son dessin d’inspiration néorétro, Geoffrey Rossillion n’avait laissé aucun espoir aux autres réalisations. L’enthousiasme généré par ce projet devait encourager le design DS à poursuivre ses travaux, avec en tête, la perspective de redonner une descendance à la SM. Mais entre DS et cette GT, c’est une succession d’occasions manquées. La direction n’a jamais osé franchir le pas, préférant empiler les SUV.
La messe est dite mais cela n’empêche pas de rêver et surtout de faire preuve d’un peu de panache en suscitant l’envie, au moment où Olivier François, le directeur de la marque, milite pour un style plus ancré dans les racines DS.
La philosophie, qui a présidé à la conception du prototype SM Tribute, diffère de celle de 2020. Célébrant à la fois les dix ans du partenariat avec le concours d’élégance oisien et de la marque DS, ce nouveau concept se veut la représentation de ce que serait aujourd’hui la SM si elle n’avait pas cessé d’exister depuis 1970. Thierry Metroz use de la métaphore pour expliquer la démarche: «C’est comme si nous devions concevoir une Porsche 911 qui existe depuis plusieurs décennies.»
À partir de l’architecture de la dernière Maserati Granturismo, ce qui rend l’exercice crédible, le studio de style DS s’est projeté dans le futur pour réaliser une SM moderne. Les dimensions sont celles d’une voiture du XXIe siècle. Elle dépasse de 140 mm en largeur la SM de 1970 pour flirter avec les 2 mètres tandis que la longueur se fixe à 4,94 m et la hauteur à 1,34 m.
Le style DS ne s’est pas interdit quelques clins d’œil au modèle originel. Derrière les codes immuables du grand tourisme - équilibre des proportions reposant sur un immense capot et une cabine repoussée vers l’arrière, des grosses roues de 22 pouces et des galbes musclés -, les amateurs de SM retrouveront les projecteurs abrités sous une grande verrière, la découpe typique de la lunette arrière, la poupe tronquée et les roues arrière carénées.
Jean-Pierre Ploué, le directeur du design de Stellantis, n’a pas souhaité les recouvrir entièrement, ce qui renforce
Même la peinture renvoie au coloris «feuille dorée» introduit au catalogue de 1971. Il se marie ici avec un bleu marine très profond appliqué sur le capot avant, les ailes arrière et la poupe. «La peinture bicolore rend hommage aux carrosseries des années 1930 tout en contribuant à l’élégance et à la légèreté des formes», explique Thierry Metroz. Comme à l’époque où les tôles étaient façonnées à la main, un artiste a patiné la partie dorée à la main à l’aide d’une éponge de maquillage.
Le rendu est celui d’une feuille de métal avec ses reflets. «Nous avons cependant appliqué une couche de vernis pour éviter les traces de doigts», explique le directeur du style.
Un intérieur virtuel
Même si la SM Tribute n’est pas promise à un destin commercial, l’exercice n’est pas gratuit. «Elle intègre des codes que l’on va retrouver sur nos prochains modèles», avoue Thierry. La signature lumineuse est celle du nouveau crossover électrique dévoilé d’ici la fin de l’année. Elle se compose, sous la verrière conçue comme un écran 3D, de trois modules de chaque côté, de huit pointes de diamant et de DRL verticaux déclinés en triade et se rejoignant en un point comme une étrave de bateau.
Maquette de style dépourvue de motorisation, la SM Tribute ne possède pas d’ouvrants. L’habitacle existe pourtant mais en numérique. Il est l’œuvre de Luc Quirin pour le style et de Vincent Lobry pour les couleurs et les matières.
Avec sa planche de bord en forme de vague, le dessin des quatre sièges et le choix de matières raffinés, l’intérieur est une évocation sincère de la SM. La technologie nous plonge dans le monde de demain avec la direction steer-by-wire et l’affichage des informations par projection sur une vaste console courbe descendant de la planche au tunnel central.
La prochaine étape? On espère d’une vraie voiture, roulante et avec son intérieur. Quant au retour de DS sur la scène du grand tourisme, on n’ose même plus en rêver. Pourtant le groupe possède une plateforme prête à l’emploi.
Source : lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...