Peugeot 78A Double Phaéton 1906
Au sein de la famille Peugeot, les choix industriels ont été fort différents pendant de nombreuses années.
C’est ainsi que la famille Peugeot s’était désolidarisée d’Armand Peugeot, le seul qui croyait à l’essor de l’Automobile dans les années 1890, le contraignant à créer une nouvelle société.
En effet, une majorité des membres du Conseil, entraînée par Eugène Peugeot, vote le 4 décembre 1895 l’abandon de la fabrication des voitures.
Armand décide alors une scission des activités. Il va créer la « SA des Automobiles Peugeot » le 2 avril 1896.
Pourtant, cette même société, entraînée par Robert, le fils d’Eugène, va fabriquer des voiturettes à partir de 1906. En vertu d’un accord de non concurrence, Armand Peugeot arrêtera la fabrication de sa 6CV type 69 « Bébé » malgré son succès, pour renforcer ses gammes moyenne et haute. De leur côté les « Fils de Peugeot Frères » ne pouvaient fabriquer que des voiturettes à moteur monocylindre : les « Lion Peugeot ».
Il faudra attendre 1910 pour voir le regroupement des firmes cousines par la création de la « SA des Automobiles et Cycles Peugeot ».
Création indirecte de l’accord de non concurrence, le type 78 est apparu en début d’année 1906, successeur du type 77. Réputé fiable et plaisant à conduire, il est maintenant le modèle de base. Son moteur, type AI, un bicylindre 10 CV de 1817 cm3, est recouvert soit d’une carrosserie « Tonneau 4 places » soit, comme ici, d’une carrosserie « Double Phaéton 4 places », donc une voiture à 2 banquettes, avec sièges arrières accessibles par des portières latérales.
Il sera fabriqué à 261 exemplaires de 78A/B dans l’usine d’Audincourt qu’Armand Peugeot avait ouverte en 1897.
En cette même année 1906, Peugeot est en tête de la production automobile française avec 2 966 véhicules.
Photos prises au Musée National de l'Automobile, Mulhouse.
Source : Thierry GilLes -Ancêtromobilistes-