samedi 29 juillet 2023

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - Ferrari 250 GT Zagato une berlinette à double bosse..

 

C’est l’un des événements de Pebble Beach: RM Sotheby’s vend l’une des cinq berlinettes «Tour de France» carrossées par Zagato. Les collectionneurs se frottent les mains. Tout finit par arriver sur le marché. C’est juste une question de timing. Ces dernières années ont ainsi vu la vente de monstres sacrés ou de modèles de grande importance que l’on croyait jamais devoir changer de mains. 

Il en va ainsi de la Mercedes 300 SLR Coupé Uhlenhaut, de la Mercedes300 SL Cabriolet de Juan Manuel Fangio, de la Bugatti Type 59 ayant appartenu au roi Leopold III de Belgique, de la Ferrari 275 P provenant de la collection Bardinon et victorieuse à deux reprises aux 24 Heures du Mans. En marge de l’édition 2023 du concours d’élégance de Pebble Beach, le marché de la collection s’apprête à vivre des moments forts. Alors que la maison Bonhams est chargée par Jim Glickenhaus de vendre sa Ferrari 412 P (ex-Maranello Concessionnaires), le catalogue Gooding & Company propose une Ferrari 250 GT Passo Corto (3507 GT) jamais restaurée. 
Dans la bataille à la plus belle affiche, la maison RM Sotheby’s multiplie aussi les pépites. Ses ventes représentent une occasion en or d’acquérir l’une des seize Jaguar XKSS, une Ferrari 250 LM ou encore une Jaguar Type D. Ces machines d’exception sont pourtant éclipsées par un autre monstre sacré. En préambule de ses trois ventes programmées entre le 17 et le 19 août à Monterey, RM propose le 16 août une Ferrari 250 GT «Tour de France» habillée par le carrossier Zagato. Ce n’est pas loin d’être un événement. Le carrossier milanais n’a pas posé sa griffe que sur cinq châssis 250 GT châssis long «Tour de France»: 0515 GT, 0537 GT, 0665 GT, 0689 GT et 1367 GT. Assez proches, les cinq châssis ont connu des fortunes diverses. La voiture de la vente RM est sans doute la plus prestigieuse. Portant le numéro de châssis #0665 GT, cette berlinette bleu nuit, toit gris clair et intérieur cuir bordeaux a été commandée par le Génois Camillo Luglio, un pilote amateur. 
Le carrossier Zagato s’est écarté de la berlinette «usine» pour livrer des formes très personnelles, en ligne avec sa signature. Alors que l’on retrouve le toit à double bosse, l’une des caractéristiques du style Zagato, les projecteurs sous globe descendent très bas sur les ailes avant. Quant aux ailes arrière potelées et fuselées, elles se terminent en pointe par des petits feux verticaux. Troisième des cinq 250 GT «Tour de France» produites, la 250 GT #0665 GT est à peine livrée que Luglio l’engage au Giro di Sicilia où il termine 5e au général et 2e de sa catégorie. Avec Umberto Carli, il enchaîne avec les Mille Miglia. Portant le numéro 441, qui est celui de l’horaire de départ de la voiture, la 250 GT Zagato bleu nuit passe à travers toutes les embûches du parcours pour franchir la ligne d’arrivée des dernières Mille Miglia de l’histoire à la 6e place au général. A la suite de la sortie de route de leur Ferrari 315 S en raison de l’éclatement d’un pneu, le marquis de Portago et son coéquipier sont tués sur le coup. 
Mais la voiture provoque un carnage dans une foule qui n’a jamais été aussi nombreuse et dense: neuf malheureux spectateurs n’en réchapperont pas. On retrouve Luglio et sa Ferrari engagés aux 12 Heures de Reims 1957 en compagnie du Français François Picard. Là encore, leur course régulière est récompensée par une cinquième place au général. Après les 3 Heures de Pau 1958, Luglio vend #0665 GT à un autre gentleman driver italien, Vladimiro Galuzzi. En 1959, la berlinette Zagato prend le chemin des États-Unis. Elle revient en Europe au début des années 1980. L’Allemand Peter Kaus s’est mis en tête de collectionner toutes les carrosseries Zagato de première importance. La berlinette bleu nuit en fait partie. L’Allemand donne naissance à la collection Rosso Bianco, l’une des plus importantes, si ce n’est la plus importante, en matière de modèles Zagato et Maserati. À la suite d’un revers de fortune, Kaus commence à vendre ses machines au début des années 1990. L’étude Poulain-Le Fur organise une vente Zagato au Palais des Congrès, à Paris. La Ferrari n’est pas vendue. Elle le sera à Gstaad, neuf ans plus tard, par la maison Brooks. La Zagato refranchit l’Atlantique. Elle rejoint la collection de Lee Herrington qui comporte essentiellement des Ferrari de route, souvent à carrosserie spéciale. Avec sa vente à Pebble Beach, la 250 GT Zagato 0665 GT s’apprête à commencer une nouvelle vie. 
 Source : Sylvain Reisser-lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...