Selon une étude réalisée par l’institut Odoxa pour BMW, l’automobile n’a rien perdu de son pouvoir d’attraction.
C’est un phénomène bien français: l’automobile, on adore la détester. Mais à la fin, on ne peut pas s’en passer. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’institut Odoxa pour le constructeur allemand BMW auprès de 3 000 personnes représentatives de tous les territoires. Loin des clichés, des idées reçues et des gesticulations de quelques politiques assoiffés de pouvoir, les Français réaffirment leur attachement à la bagnole.
L’étude montre ceci d’intéressant que les Français ne sont pas égaux face à la mobilité. À la campagne où l’offre de transport en commun est quasiment inexistante, la voiture n’est pas un luxe mais une nécessité. C’est bien pour cela que le 80 km/h sur les routes, la hausse des carburants au nom de la transition écologique et la stigmatisation du diesel alors qu’il rejette comparativement moins de CO2 que son homologue à essence n’ont fait qu’accroître l’exaspération des Français et creuser le fossé avec une élite décidément déconnectée des préoccupations des citoyens. Georges Pompidou, le dernier président de la Ve République à défendre l’automobile et à comprendre le rapport que la population française entretient avec ce mode de déplacement, avait raison lorsqu’il disait qu’il fallait arrêter d’emmerder les Français. La mobilité, qui est un droit, est l’un des principaux sujets de crispation. On connaît la suite. Le mouvement des Gilets jaunes s’est construit sur ce terreau.
Malgré la diversité des modes de transports et des moyens de mobilités mis à la disposition des Français, 47 % d’entre eux continuent d’utiliser leur voiture tous les jours. Sa baisse est surtout spectaculaire dans l’agglomération parisienne où les pouvoirs publics multiplient les initiatives pour réduire sa présence, voire la supprimer, mais dans les autres grandes villes et d’une manière générale en province, elle reste le moyen de déplacement numéro 1. C’est l’un des enseignements de cette étude, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, les Français sont attachés à la complémentarité des moyens de transport. Il n’y a que les édiles les plus radicaux et les Khmers verts pour opposer les mobilités entre elles. La vérité oblige à admettre que beaucoup de Français cumulent les modes de déplacement pour se déplacer quotidiennement. Voiture puis train ou métro, train puis vélo ou trottinette électrique, marche et vélo ou bus: la multimodalité est vécue comme un atout pour optimiser les temps de transport.
L’étude révèle que 28 % des Français - le double en région parisienne - utilisent plusieurs moyens de transport distincts pour leurs trajets domicile-bureau. Ils passent en moyenne 48 minutes par jour dans les transports pour aller travailler; 43 minutes en zone rurale et 60 minutes en région parisienne. Au-delà d’une heure 10 minutes aller-retour par jour, l’expérience est mal vécue.
Malgré l’avènement de nouvelles mobilités, les modes de transports traditionnels ne font pas l’objet d’un rejet. Au contraire, l’étude montre que la voiture reste, de loin, le mode de transport le plus utilisé et le plus apprécié. L’automobile est considérée comme le moyen de transport le plus fiable, le plus sûr et le plus pratique. Pour 88 % des personnes interrogées, la voiture reste associée à la notion de liberté, et pour 71 % d’entre eux, c’est aussi un plaisir. La voiture est considérée comme beaucoup moins stressante que les transports en commun - le métro pointe en tête -, ce qui peut se comprendre dans le contexte de la crise du coronavirus.
Les Français rechignent à emprunter les transports en commun. Outre les incivilités et leur faible fiabilité, ils pointent du doigt l’insécurité liée au non-respect de la distanciation sociale. La conduite d’une automobile n’aurait ainsi rien de la corvée que certains dépeignent. Raison pour laquelle, 86 % des Français estiment encore qu’il est «important» de posséder sa propre voiture.
La voiture arrive systématiquement première sur 4 des 5 critères jugés les plus importants par les Français: la sécurité, la durée du trajet, la facilité d’accès et la disponibilité. Le seul reproche que formulent les Français, c’est son coût jugé trop élevé. Les coûts d’usage (maintenance, entretien, essence, assurance) arrivent d’ailleurs devant le coût d’acquisition.
Source : Sylvain Reisser-lefigaro.fr