mercredi 6 août 2025

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - Il achète une Ferrari Testarossa censée être en parfait état, il découvre 70.000 euros de réparations...

 

François partage le récit de ses déconvenues avec une Ferrari Testarossa de 1988 achetée à distance. Déjà dans les années 80, la Ferrari Testarossa représente l’ingénierie automobile italienne à son apogée. Avec son moteur 12 cylindres à plat développant 390 chevaux, ses lignes sculptées par Pininfarina et ses apparitions dans la série culte «Miami Vice», elle incarne alors le summum du luxe et de la performance. C’est entre autres pour ces raisons, que François, déjà propriétaire d’une Porsche 911, a jeté son dévolu sur ce modèle mythique, qu’il aime décrire avec passion . «C’était la voiture la plus chère et la plus performante de son époque», raconte-t-il. 
Pour lui, la Testarossa représente une ère automobile révolue, celle où «l’on croyait à 100% en la technique, où plus on développait de la performance, plus c’était intéressant. Une époque où les constructeurs ne se souciaient ni d’écologie ni d’assistance électronique. Enzo Ferrari parlait de ce modèle comme “de la dernière voiture où les gens pourront mourir comme des hommes”», se souvient François. 
Une annonce alléchante 
Pour ce résidant de région parisienne, l’annonce d’un de ces modèles - rouge intérieur noir - chez un professionnel du Sud semblait alléchante : «voiture en bon état, révision faite». «Nous avons eu pas mal d’échanges avant de faire réellement la vente», raconte François, qui avait même envoyé un ami vérifier l’état général du véhicule. Son ami note quelques défauts : vitres électriques défaillantes, problèmes d’essuie-glaces... 
Des détails qui avaient justifié de négocier le modèle. «J’avais descendu le prix de 122.000 à 80.000 euros». «Ce n’était pas très raisonnable de ne pas l’avoir fait expertiser avant», reconnaît François, mais il avait une confiance dévolue dans le professionnalisme du vendeur.
«Les pros ne peuvent pas se cacher derrière l’ignorance, la voiture doit correspondre à ce qu’ils vendent», pensait-il alors. Une expertise et des désillusions 
Après l’achat, pour faire quelques contrôles, François se rend chez un expert automobile. 
Le verdict tombe comme un couperet. La carrosserie a été repeinte suite à un accident, masquant les traces de chocs qui auraient dû alerter sur l’historique mouvementé du véhicule. Les sièges en cuir, censés être d’origine avec leurs surpiqûres caractéristiques, ont été remplacés par des copies de qualité moindre. Mais le plus grave concerne le cœur même de la Testarossa : son légendaire moteur «Tipo F113 A» présente des défaillances majeures, avec des problèmes de puissance et des dysfonctionnements du système d’injection. 
Le montant des réparations nécessaires s’élève à 70.000 euros, dont 35.000 euros directement liés à des défaillances que le professionnel aurait pu facilement vérifier lors d’un contrôle plus poussé. 
 Les négociations pour régler l’affaire 
Face à cette découverte, François ne compte pas en rester là. «J’ai dit au vendeur deux choses : soit il la reprend, soit il prend en charge une partie de la restauration», explique-t-il avec détermination. «J’essaie de régler ça à l’amiable. 
On connaît les risques de chacun. Je ne mets pas en cause leur mauvaise foi, je mets en cause leur professionnalisme». 
 Le vendeur, un professionnel reconnu, semble d’ailleurs conscient de sa responsabilité. «Même le vendeur me dit que j’ai raison, il a été étonné du diagnostic de l’expert et que personne n’a pu voir les défauts avant», raconte François. Cette reconnaissance tacite de la part du professionnel laisse entrevoir une issue favorable, d’autant que ce dernier «essaie maintenant de renégocier avec le propriétaire» pour trouver une solution. 
La solution reste complexe. «Une annulation de vente, ce n’est pas facile, souligne François. Car il faut se mettre d’accord avec le propriétaire». 
La configuration juridique complique les négociations, impliquant plusieurs parties prenantes dans cette affaire délicate. «On est au moins quatre dans l’histoire : le propriétaire, l’expert, celui qui fait la vente et moi». Mais François reste serein : «À aucun moment je ne me dis que je vais garder la voiture dans cet état», conclut-il. (à suivre...)
Source : lefigaro.fr