mardi 18 février 2025

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - Rétromobile décerne ses trophées de la Préservation à Citroën et à Toyota...

 

Les lauriers du premier salon au monde de la voiture de collection sont allés à de véritables curiosités automobiles jamais restaurées. Romain Grabowski est-il visionnaire ? 
À contre-courant des pratiques des concours d’élégance qui décernent leurs prix à des voitures surrestaurées et plus neuves qu’au premier jour, le directeur du salon Rétromobile a pris l’initiative de créer l’an dernier le Trophée de la Préservation. 
Ce prix récompense une voiture qui n’a jamais été restaurée ou seulement à la marge pour continuer à rouler et éviter les outrages du temps. L’an dernier, le jury composé de François Melcion, cofondateur de Rétromobile, Chip Connor, un grand collectionneur américain, Laurent Hériou, vice-président de la FIVA en charge de la commission technique, Mathias Doutreleau, organisateur du Concours d’élégance Suisse, et votre serviteur, avaient voté pour la Mercedes Simplex HP 60 de 1903 présentée par la maison Gooding & Company depuis 121 ans dans la même famille. 
Il faut croire que ce prix était prémonitoire puisque six mois plus tard, à Pebble Beach, dans le cadre du concours le plus prestigieux de l’année, le Best of Show allait à la Bugatti 59 «Roi des Belges» littéralement dans son jus. Cette année, Rétromobile conservait le même jury mais décidait de créer deux catégories : Avant-Guerre et Après-Guerre. Dans la première, un consensus se formait assez naturellement autour de l’une des Citroën K1 Kégresse présentée au sein de l’exposition consacrée à Adolphe Kégresse, l’inventeur des Autochenilles. 
Le véhicule récompensé faisait partie des cinq véhicules ayant participé à la Traversée du Sahara en 1922. Plus connu sous le surnom de «Croissant d’Argent», ce véhicule était conduit par Louis Audouin-Dubreuil, le second de la mission. Son surnom est un hommage au croissant qui rappelle le drapeau tunisien et qui symbolise l’unité de tous les musulmans. 
Devenu propriétaire de la Kégresse en 1935, Louis Audouin-Dubreuil l’avait donné treize ans plus tard au musée des Cordeliers, à Saint-Jean d’Angely. Inscrit au patrimoine, le «Croissant d’Argent» a toujours conservé son état d’origine et n’avait jamais quitté son repaire. 
À l’occasion de Rétromobile, elle retrouvait l’un de ses compagnons d’aventure, le «Scarabée d’Or». Dans la catégorie Après-Guerre, le trophée de la Préservation a été attribué à la Toyota Sports 800 de 1965, version de série du concept Publica dévoilé au salon de Tokyo de 1962. 
Cette minisportive de 3,58 m à toit targa était une réponse à la Honda S800. Dessiné par Shozo Sato, ce coupé 2 places animé à l’origine par un bicylindre à plat essence refroidi par air de 790 cm3 développe une puissance modeste de 45 ch. Mais son poids plume de 580 kg atteint sous la supervision de l’ingénieur Tatsuo Hasegawa lui autorisait d’étonnantes performances (vitesse de pointe : 155 km/h). 
C’est ainsi qu’elle termina 3e aux 24 Heures de Fuji en 1967, derrière deux Toyota 2000 GT. La Toyota Sports 800 a été produite à 3 131 exemplaires, tous vendus sur le marché japonais, où elle est connue sous le surnom affectueux de Yota-Hachi (abréviation de Toyota 8). Parmi eux, seuls 300 exemplaires ont été produits avec le volant à gauche. La rumeur voudrait que ça soit à l’attention de soldats américains basés sur l’île d’Okinawa. 
Ce véhicule a servi de base au développement des technologies d’électrification. Au salon de Tokyo de 1977, une version évoluée était équipée d’une turbine à gaz alimentée par un moteur électrique. Dans son état d’origine, la Sports 800 exposée à Rétromobile sur le stand Toyota fait partie de la collection du musée Louwman, en Hollande. 
Source : lefigaro.fr-Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...