Il faut savoir que le colonel était un grand fan de pêche en rivière… Un ancien ami militaire italien (de la légion tous les 2) et fan de pêche lui aussi, vient à son tour de prendre sa retraite et lui propose de passer quelques jours dans un village au-dessus de Milan près de Mandello del Lario. Pour ceux qui ne le savent pas, c’est « LE » village De Guzzi et un coin de pêche fabuleux sur les rives du lac de Côme. De plus, c’est l'un des foyers spirituels du motocyclisme. Chaque année, des milliers de passionnés et pas seulement les super fans de Moto Guzzi affluent du monde entier vers la ville de Mandello del Lario.
Il part donc pour une semaine en moto avec le minimum de matos et ses cannes pliantes, réserve une chambre d’hôtel dans le village ou pratiquement tout appartient à Guzzi. Une fois installé, le lendemain il décide de monter au siège social et usine. On le reçoit très bien, hospitalité italienne, on lui dit qu’on allait le contacter justement à propos de son problème. Ils lui ont même trouvé un interprète et lui ont proposé de laisser sa moto pour que les ingénieurs trouvent une solution et lui en prête une autre pour ses déplacements. Ils lui ont même donné quelques renseignements sur les bons coins de pêche… 5 jours se passent ou tous les jours il avait un coup de fil du siège pour le tranquilliser. 
En attendant, il a pu avec son ami se consacrer entièrement à sa passion.
5 jours passent et, enfin, on lui demande de monter à l’usine le lendemain pour 9H. Reçu par le directeur, à travers l’interprète, celui-ci lui explique qu’ils ont entièrement démonté sa moto, lui on fait repasser toute la chaîne de montage et fini par trouver la panne.
Le fameux câble du compte-tours était monté d’usine… À l’envers !!!
Il a appris alors que d’autres motards avaient eu après lui le même problème et que, grâce à lui, le souci était réglé.
Après une visite de l’usine de montage et un bon repas avec le directeur et quelques cadres, on lui redonne sa moto en lui demandant de faire attention au rodage car elle était… neuve. Entièrement refaite.
De plus, ils lui ont monté tous les accessoires non livré d’origine et offert une tenue cuir, des bottes, des gants et un casque Guzzi !
Après 2 jours de pêche de plus, le colonel se présente à l’accueil de l’hôtel auprès de l’hôtesse pour régler sa note : « No signore, non ci dovete nulla, è già tutto sistemato “ Non monsieur, vous nous devez rien, tout est déjà réglé. Et j’ai quelque chose pour vous, une enveloppe. A l’intérieur, des bons pour l’autoroute italienne, un an d’entretien offert et un mot de remerciement du directeur…
Bonne bourre les gars !
Source : Nos motos des années 70 et 80-Jean-Christophe JiCé Hacault-Hated Cycles Company