Un gros mois après le Paris-Madrid, les coureurs se retrouvent pour la quatrième édition de la Coupe Gordon Bennett. L'irlandais Edge l'ayant remporté l'année d'avant, c'est à l'Automobile Club local qu'il appartient d'organiser cette nouvelle édition sur le circuit d'Athy.
Le belge Jenatzy sur une Mercédès remporte la coupe en 6 heures et 39' à la moyenne de 89,190 k/h. ce qui permettra à l'Allemagne d'organiser la cinquième édition en 1904. A noter la seconde place du français René de Knyff.
La Course automobile Paris-Madrid via Bordeaux est une course qui n'a connu qu'une seule édition.
Elle est considérée comme étant le VIIIe Grand Prix automobile de l'ACF. Commencée le dimanche 24 mai 1903 à 3 h 30 du matin à Versailles et initialement prévue pour s'étendre sur trois journées, les 24, 26 et 27 mai, elle est arrêtée par les autorités avant son terme, à Bordeaux, en raison du grand nombre d'accidents, coûtant notamment la vie au pilote Marcel Renault.
En octobre 1902, l'Automobile Club de France décide de tenir une course automobile entre les deux capitales. Les inscriptions sont ouvertes à la mi-janvier et, rapidement, les principaux constructeurs s'inscrivent. Au total, 315 concurrents sont inscrits : prendront part au départ de la course 127 automobiles, 23 voiturettes et 47 motocyclettes.
La traversée des villes est neutralisée. Les bolides doivent se frayer un passage sur des routes sans revêtement où il y a tellement de poussière que la « navigation » se fait par rapport aux arbres qui bordent et au milieu de spectateurs enthousiastes et inconscients du danger.
Parti second, Louis Renault parvient le premier à Bordeaux après 5 h 29 min 39 s, ayant atteint 140 km/h au bas d'une côte. Néanmoins, Fernand Gabriel sur son « torpilleur Mors », parti quatre-vingt-deuxième, surgit à 12 h 31. Il a parcouru les 552 km en 5 h 13 min 31 s, soit à plus de 105 km/h de moyenne.
Le succès populaire est immense mais le gouvernement français, déjà peu favorable du fait d'antécédents (comme le Paris-Berlin 1901), malgré le poids économique en forte croissance de cette industrie, décide de bloquer la course à Bordeaux, au vu des accidents et du nombre de victimes.
Le premier accident survient au passage à niveau de la ligne de Paris à Tours, à deux kilomètres de Bonneval. La voiture 243, conduite par Porter, prend feu et le malheureux chauffeur, tombé en dessous, meurt carbonisé.
Deuxième accident à Ablis : une automobile surprend une femme qui traverse la route et la tue sur le coup.
À quelques kilomètres de Poitiers, la machine de Marcel Renault verse dans un fossé ; lui-même est projeté à six mètres.
Il est transporté à Couhé-Vérac dans un état désespéré.
Trois kilomètres après Angoulême, le coureur Touran sur Brouhot décolle d'un pont, provoquant la mort du mécanicien et de trois spectateurs : deux soldats et un enfant.
Près de Montguyon, à la Combe-du-Loup, devant Arveyres, M. Stead, conducteur du no 18, est mortellement blessé à la suite d'une collision avec la voiture 96. Le mécanicien de M. Stead est également blessé.
À Arveyres, la voiture no 5, pilotée par Claude Loraine-Barrow, rencontre un chien, braque et vient percuter un arbre.
Des deux hommes qui la conduisent, l'un, le mécanicien, est tué, l'autre, M. Loraine-Barrow, est dans un état désespéré. La voiture est en morceaux. Le chien a littéralement été réduit en bouillie.
Lucien Lesna, sur motocyclette Peugeot, est victime d'un accident. Sa fracture du genou mettra un terme à sa carrière de cycliste.