samedi 13 décembre 2025

CLUB5A - REPORTAGE - LA MOB .....QUE RESTE T'IL DE NOTRE BONNE VIEILLE MOB !!

Le marché du cyclomoteur à chaîne est agonisant. Il ne se vend plus, chaque année, que 7 000 unités neuves en France et 25 000 en Europe, soit 5 % du marché total des 50 cm3. En 1977, Renaud chantait : "Quand j'me balade en Mobylette/On dirait "L'Equipée sauvage"/ Quinze décibels c'est la tempête/Dans tout le voisinage." 
Trois décennies plus tard, que reste-t-il de cette bonne vieille "Mob" ? Plus grand-chose. Le marché du cyclomoteur à chaîne est agonisant. Il ne se vend plus, chaque année, que 7 000 unités neuves en France et 25 000 en Europe, soit 5 % du marché total des 50 cm3. A l'heure du scooter triomphant, le secteur a chuté de 80 % depuis 2000. Pour autant, les constructeurs n'ont pas stoppé la production. MBK, qui a racheté en 1984 Motobécane (la maison mère des célèbres Mobylette bleues), possède la gamme la plus large, avec trois modèles aux noms américanisants : Dakota, Kansas et Phenix. 
Peugeot, qui proposait encore cinq références il y a deux ans, n'en a plus qu'une seule : le Vogue, cousin relooké du célèbre 103. 
L'italien Piaggio et le chinois Zogshen se partagent les restes de ce marché en miettes. Conséquence d'une rentabilité défaillante, Peugeot et MBK ont délocalisé leur production au cours de ces trois dernières années, le premier en Chine, le second en Turquie. 
 DES MARQUES ASIATIQUES 
 Pour ces marques, le gros du marché se situe, en fait, dans les pays émergents, où la "Mob" est promise à se développer en raison de sa robustesse et de sa sobriété en carburant.
 Sans les pays d'Afrique du Nord, notamment, il y a longtemps qu'on ne trouverait plus de cyclomoteurs neufs en France. Son avenir n'en demeure pas moins scellé, malgré quelques poches de résistance comme en Bretagne ou dans le Nord. "Ce produit est condamné, estime Stéphane Loubes, le président du Motobécane Club de France (500 adhérents). Les jeunes n'en veulent plus, car ils le trouvent trop ringard et lui préfèrent le scooter. Même les personnes âgées, qui ont toutes le permis de conduire aujourd'hui, commencent à s'en désintéresser. Un retraité qui veut aller à la pêche préférera aujourd'hui s'acheter une voiture d'occasion et être à l'abri.
" Il est vrai que le "cyclo" traditionnel - affectueusement appelé "meule", "brêle" ou "chiotte", naguère - n'a pas que des avantages. Moins protecteur qu'un scooter face aux intempéries, il nécessite de se retrousser les manches pour remplir le réservoir. Les pompes à mélange ayant disparu des stations service, l'utilisateur n'a pas d'autre choix que de réaliser lui-même son carburant. L'opération exige de la précision, du savoir-faire et de la propreté. 
Règle n° 1 : utiliser un doseur de cuisine, voire une cannette de bière de 25 cl, afin de respecter les pourcentages d'huile requis (généralement entre 3 % et 5 %). 
Règle n° 2 : mettre d'abord l'huile au fond d'un bidon, comme pour un sirop, avant d'ajouter l'essence. La Mobylette doit aujourd'hui sa survie à son prix. Mais, là aussi, l'argument a du plomb dans l'aile. Le Dakota de MBK coûte 869 euros, et le Vogue de Peugeot 899 euros, soit à peu près autant que le scooter "premier prix" des marques asiatiques comme Baotian. La solution la moins onéreuse reste alors de se procurer un véhicule d'occasion. Il y a forcément une petite annonce de "pétrolette" dans votre supérette de quartier (Motobécane a vendu 12 millions d'unités). Un Peugeot 103 âgé de dix ans coûte environ 500 euros chez un revendeur, mais peut se trouver à moitié prix sur eBay. Attention, toutefois, à ne pas acheter un engin trafiqué par un amateur de vitesse qui l'aura débridé plus que de raison...
Source : lemonde.fr/ -