Il est deuxième au Championnat du monde au Parc des Princes en 1903. Il passe chez Alcyon (engagé par la maison-mère Gentil comme pilote essayeur). Champion du monde de moto en 1905, il atteint rapidement la notoriété et la fortune. Il pilotera des motos à 3 cylindres en éventail (moteurs Buchet), breveté Joseph-Ambroise Farcot, qui deviendra directeur de la firme Buchet. En septembre 1906, il participe aux essais de l'Aéromotocyclette d'Ernest Archdeacon, sur laquelle il établit un record de vitesse à 79,9 km/h à Achères (commune où se trouvait une route, absolument droite sur plusieurs kilomètres, dédiée aux records de vitesse automobiles du début du siècle). Moteur d'avion à 3 cylindres par Alessandro Anzani de 35 HP.
Anzani tirera sa renommée de cette dernière performance, mais malgré cela, son usine conservera son côté artisanal. Alessandro Anzani dispose 3 cylindres dans un même plan perpendiculaire à l'arbre - copie du tricylindre Farcot - les 3 bielles attaquant un même maneton emmanché par ses extrémités dans 2 volants montés sur l'arbre, celui-ci coupé entre les volants. Les cylindres sont placés en éventail à 60° les uns des autres, d'où des explosions inégalement espacées : on disait que le moteur galopait. Les ailettes placées dans le courant d'air refoulé par l'hélice refroidissaient - imparfaitement - le moteur situé immédiatement derrière elles.
Anzani annonçait pour son moteur une puissance de 30 ch à 1 600 tr/min, mais le moteur chauffant rapidement à ce régime, Blériot ne lui demanda que 25 ch à 1 350 tr/min, ce qui devait lui assurer la demi-heure d'autonomie nécessaire à la traversée de la Manche. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la production se diversifie, avec toute une gamme de moteurs en V et en étoile, allant jusqu'à 20 cylindres. Alors qu'en 1909 Anzani vendait autant de moteurs que Gnome, la proportion atteint 10 contre un en faveur de Gnome en 1911 puis 21 contre un face à la même firme en 1913.
Il crée, en 1911, une filiale en Angleterre, la British Anzani Engine Company, qui existe toujours. Cette filiale équipera les Caudron G3 anglais pendant la guerre. Il fabrique des moteurs à 5 et 10 cylindres (double étoile de 12,1 l de cylindrée). De très belles motocyclettes seront motorisées par - British - Anzani durant cette période (moteurs 2 et 3 cylindres) : entre autres, la Montgomery (en) 1000 V2 de 1924 (moteur culbuté à huile perdue à 4 soupapes par cylindre). Sur l'une d'elles, Richard Temple atteignit la vitesse de 183 km/h, en 1923. Durant la Première Guerre mondiale, la firme Anzani trouve un moyen de subsister au travers de la sous-traitance. Après la guerre, Anzani retourna à ses premières amours, celles des motocyclettes.
Il vend la société à Henry Potez en 1923, obtenant la même année un record du monde de vitesse moto avec Claude Temple sur le circuit de Brooklands grâce à sa filière British Anzani (174,580 km/h le 6 novembre, avec un 996 cm3 V2, le record étant battu le 27 avril 1924). Les ateliers de Courbevoie seront vendus en 1949 à Air France, qui en fait le Centre de Révision de Courbevoie. En 1926, un moteur Anzani monté sur une Eldridge permet à Douglas Hawkes de se classer 14e aux 500 milles d'Indianapolis. Anzani meurt à Merville-Franceville-Plage (Calvados) le 23 juillet 1956, âgé de 78 ans, et est inhumé au cimetière ancien de Neuilly.
Source : yesterdaysnl