dimanche 8 juin 2025

CLUB5A - VOITURE DE LÉGENDE - LA PANHARD DYNA X...L’OUBLIÉE DE L'HISTOIRE !!

Panhard Dyna X, la plus moderne des françaises d’après-guerre ? Alors qu’après-guerre Citroën et Renault vont présenter leurs 2 et 4CV, la Panhard Dyna X est déjà sur les rails. Et si les deux autos concurrentes sont bien plus reconnues, la Dyna était bien plus moderne qu’elles. Et pourtant l’histoire ne l’a pas particulièrement retenue. On vous raconte son histoire. 
Gestation secrète et aubaine pour la marque L’Aluminium-Français Grégoire Bien avant de parler de la Dyna X, sa genèse est toute aussi intéressante. L’auto est une de ces voitures développées clandestinement pendant la seconde guerre mondiale. Et avant qu’on aborde la partie Panhard, il faut parler de l’Aluminium-Français Grégoire, ou AFG. Cette petite auto est née de l’imagination de Jean-Albert Grégoire, père des joints Tracta utilisés sur les voitures du même nom et sur la plupart des traction européennes d’avant-guerre. En 1940 il est missionné par l’Aluminium-Français, qui deviendra Péchiney, pour développer une petite automobile. On pense déjà à la libération !
 Les équipes travaillent à partir de 1941 et la voiture est roulante en 1943. Des contacts sont établis avec Simca pour la production, mais finalement le deal ne se fait pas. Qu’à cela ne tienne, c’est Panhard qui va récupérer le projet. À l’automne 1943 un prototype de l’AFG arrive chez la “doyenne des marques” et les aspects administratifs sont réglés. Panhard revoit la voiture Pour la marque, c’est une aubaine. L’ère des voitures de luxe qui sortaient des usines ne peut continuer et Panhard récupère ainsi un projet presque prêt. Presque car on veut l’améliorer. 
 On va ainsi garder le meilleur : l’aluminium sera bien employé. Par contre le bicylindre à plat sera revu par la marque, tout comme le style. Les premiers prototypes roulent et la mise au point se poursuit. La Panhard Dyna X Au Salon de Paris 1946, la Panhard Dyna X est dévoilée. La marque est bien heureuse de dévoiler cette 3cv, qui lui permet qui plus est de trouver sa place dans le Plan Pons et de lui octroyer les matières premières nécessaires à la fabrication de la voiture. Et elle se fait remarquer !
 D’abord techniquement. Avec 560 kg (110 de plus que l’AFG) elle est légère. En même temps c’est la première auto de série à faire appel à l’aluminium en si grandes quantités. Ensuite au niveau du moteur, la deuche ne fera appel au bicylindre à plat que l’année suivante ! Qui plus est il est en alu. Panhard a également modifié l’embiellage, abandonnant l’idée des coussinets minces régulés et montant le tout sur des rouleaux. Bonne idée ? 
Pour avoir plus de sportivité peut-être, pour la fiabilité et la consommation d’huile, c’est moins sûr. Malgré tout ce 610 cm³ de 22ch sera la base de toutes les motorisations de la marque jusqu’à son arrêt en 1967 ! Évidemment c’est une traction et Panhard n’est alors que le second constructeur français à se lancer dans l’aventure avec une auto de grande série (petit rappel par ici). Et puis la Panhard Dyna X se fait aussi remarquer par son style. 
On a gardé les grands traits de l’AFG avec des ailes séparées et un capot en pointe. Mais Louis Bionnier l’a arrondi et fait plusieurs modifications. La plus notable étant évidemment la deuxième rangée de portes. Ce style rondouillard et torturé à la fois lui vaudra d’être classé comme “Louis XV”.
 Il est vrai qu’elle est particulière, mais surtout originale ! En tout cas l’auto est performante, pas trop mal placée au niveau du tarifs, originale, et surtout très moderne ! Les évolutions de la Dyna X L’industrialisation, cela se fera sur deux sites. Les carrosseries seront confiées à Facel-Metallon et l’assemblage complet se fera quai d’Ivry. Cette première série, la Dyna X 100 type X84 (pour les 100 km/h que la petite auto accroche) commence à sortir des chaînes en Octobre 1947. La Panhard Dyna X va avoir son lot d’évolutions tout au long de sa carrière.
 En Novembre 1948 les phares avant ne sont plus détachés mais profilés et raccordés aux ailes. Un mois plus tard sort son dérivé, la Dyna K, une fourgonnette de 350 kg de charge utile. En Septembre 1949, la Type 110 X85 est présentée. Si le moteur garde ses 610 cm³, la puissance passe à 28ch. Esthétiquement on adopte le rond central sur la calandre tandis que les pare-chocs tubulaires supplémentaires sont supprimés. La Type 120 X86 est aussi au programme. 
Elle abandonne les 3cv fiscaux avec son moteur de 745 cm³ et ses 34ch. Au passage les flèches directionnelles sont abandonnées au profit de clignotants. On présente également une berline découvrable et un cabriolet qui seront disponible au début de l’année 1950. En Octobre de la même année, la K passe à 500 kg de charge utile. Les modèles de l’année 1951 voient des évolutions stylistiques. À l’intérieur les Panhard Dyna X reçoivent un tableau de bord avec un seul cadran tandis que les coquilles d’aération du capot et les feux arrières changent également. 
On note aussi l’apparition d’une boîte automatique à trois rapports sur la Type 120. En plus la Dyna K sert de base à un nouveau break vitré. En 1952 la Panhard Dyna X évolue encore. Au printemps on lance la Type 130 X87 avec un moteur de 851 cm³ de 38ch qui fera date. Mieux la version sprint propose de passer la cavalerie à 42ch ! Par contre ce dernier fait passer l’auto dans la catégorie des 5cv. On présente aussi une version dérivée, la Junior qui n’a rien à voir stylistiquement.
 Les Types 110, 120 et 130 sont alors au catalogue. La Panhard Dyna X ne connaîtra pas d’autres nouveautés. Les Types 110 et 120 sont arrêtés en mai 1953. En Octobre 1953 la Type 130 laisse sa place à la nouvelle venue de la marque, la Dyna Z qui n’a plus rien à voir. Les Dyna K resteront en fabrication, elles, en fabrication jusqu’en Juillet 1954. Au total ce sont 47.049 exemplaires qui auront été produits en 7 ans. La Panhard Dyna X est aussi une voiture de course ! 
Vous avez bien lu ! La Dyna X va également connaître la compétition ! En rallye tout d’abord où elle remportera notamment le scratch du Rallye des 1000 Lacs 1954, plus des victoires de classe (moins de 750 cm³) au Monte Carlo 1954 (3e au général), à la Coupe des Alpes (1950 et 1952) ou encore au Tour de Sicile. En 1953 une X86 se classera 4e du Tour de France automobile. Mieux, la Dyna X sera au départ de trois éditions des 24h du Mans en 1950, 1951 et 1952 où elle est à la lutte avec les Renault 4CV ! 
La meilleure place finale sera la 12e place de Plantivaux et Chancel en 1952. La Dyna X de nos jours Les Panhard Dyna X sont des autos de connaisseurs ! Déjà parce qu’il faut s’accommoder de son style. Ensuite parce que l’entretien des moteurs Panhard reste tout de même l’affaire de quelques spécialistes qui ne sont pas si nombreux. Au moins l’emploi massif d’aluminium a écarté le problème rouille !
 Pour le prix… c’est compliqué. En fait la Dyna X est une auto rare et chère, vous aurez du mal à trouver de beaux modèles à moins de 8-9000 €. Évidemment les prix augmentent avec la puissance du moteur.
 Et puis les versions découvrables et cabriolet vont encore chercher plus loin : jusque 20.000 € pour une X87 ! Une voiture moderne, mais de spécialiste, qui ne manquera pas de se faire remarquer lorsque vous la sortirez !
Source : newsdanciennes.com/ - Benjamin-Przemek Michalak