lundi 23 décembre 2019

CLUB5A - RÉGLEMENTATION - Des PV pour les automobilistes qui ne laissent pas les piétons traverser

À La Grande-Motte dans l'Hérault, un nouveau dispositif, à mi-chemin entre le radar et la vidéo surveillance, permet d'observer si les voitures cèdent bien le passage aux piétons. Après son expérimentation qui débute pour trois mois, il pourrait donner lieu à des verbalisations. 
Contrairement à ce que pourrait suggérer son nom, le radar piéton n'est pas destiné à sanctionner les personnes qui circulent à pied, mais bien les automobilistes qui ne s'arrêteraient pas aux passages cloutés. 
Ce mercredi, ce dispositif de nouvelle génération a été installé à La Grande-Motte dans l'Hérault pour une expérimentation de trois mois. 
À l'issue de celle-ci, un avis de la commission départementale de la sécurité routière, présidée par le préfet de département, sera nécessaire pour le mettre en service définitivement. «Quand ce radar piéton sera finalisé, il prendra quatre photos pour évaluer le comportement du piéton et identifier le véhicule, ainsi qu'une vidéo pour juger cette fois-ci du comportement de la voiture», explique-t-on à la police municipale de La Grande-Motte qui ajoute que ce dispositif a obtenu de «bons résultats» au Canada. 

À mi-chemin entre le radar et la vidéosurveillance, le radar piéton est «intelligent», nous explique l'agent de police. 
Grâce à des détecteurs de mouvement, l'appareil, fabriqué par la société Agence Française de sécurisation des réseaux routiers (AFS2R) n'envoie une alerte au commissariat que lorsqu'un piéton franchit une «ligne virtuelle» sur le passage piéton et qu'une voiture approche. 
Le policier visionne alors la vidéo et décide de la pertinence, ou non, d'une sanction. 
16% des personnes tuées sur les routes sont des piétons. 
Le radar, qui coûte environ 30.000 euros selon le commissariat de La Grande-Motte, est mobile grâce à son mât de 4 mètres équipé de roulettes. 
Il peut donc être déployé dans plusieurs endroits de la ville, là où les piétons sont particulièrement exposés, comme à l'abord des écoles. 

Durant la période d'expérimentation, aucune verbalisation n'est prévue, sauf en cas de «flagrant délit». «Même si, à terme, le radar participera aux moyens de répression, son objectif n'est pas de mettre des contraventions, mais d'améliorer la sécurité des piétons, une population particulièrement à risque dans l'espace urbain», estime l'agent de police. «Avant-hier, une personne a été renversée à cinquante mètres de là où il se trouve», explique-t-il, rappelant que 16% des personnes tuées sur les routes sont des piétons et que le nombre d'entre-eux accidentés a augmenté de 7% en un an. 

Les conducteurs qui ne cèdent pas le passage aux piétons s'exposeront à 135 euros d'amende et à un retrait de 4 points sur le permis de conduire si le radar valide sa période d'expérimentation et est mis en service. 
Du côté de l'association 40 millions d'automobilistes, on dénonce le «fondamentalisme» anti-voiture. «Tout ne se règle pas avec la menace d'une verbalisation», explique Pierre Chasseray, son délégué général, qui estime que la solution est davantage dans la «multiplication de l'information sur les causes de l'insécurité routière».
 «Les radars sont contre-productifs en matière de prévention, ajoute-t-il, car les gens pensent qu'ils ne sont là que pour remplir les caisses de l'État». 

Le dispositif sera sans aucun doute rapidement étendu sur tout le territoire français, selon le site high-tech FZN. Du côté de la délégation de la sécurité routière, on assure qu'il ne s'agit que d'une initiative locale, qui appartient à la commune de La Grande-Motte, même si sa mise en service définitive exige l'avis du préfet. L'AFS2R explique de son côté qu'aucune autre ville ne projette à court terme de s'équiper du dispositif. 
SOURCE / Alexis Feertchak lefigaro.fr / Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...