lundi 20 mai 2024

CLUB5A - VOITURE DE LÉGENDE - FIAT VIGNALE 8V DE 1953.......POUR ALIMENTER VOS FANTASMES !!

La Fiat 8V, à prononcer "Otto Vu" à
l’italienne. 
Évidemment, la 8V ne peuple pas les nuits de tous les collectionneurs… mais alimente certains fantasmes. Par sa rareté déjà (114 modèle construits), et sa condition particulière, l'italienne est devenue un classique des concours d'élégance les plus huppés. Pebble Beach ou la Villa d'Este ont déjà reçu plus d'un exemplaire de la 8V..
Fiat, à l'époque, n'était guère plus reconnu qu'aujourd'hui en matière de productions automobiles exclusives. Dans les années 50, les voitures de compétition d'avant-guerre sont déjà loin, et l'ambiance au Lingotto est plutôt à la reconstruction post-conflit et aux petites voitures économiques.
Dans ce contexte, la naissance de la 8V est une curiosité. Jamais Fiat n'avait proposé de V8 jusqu'alors. Ce coupé, dont la gestation débute en 1947, viendrait alors relancer l'image de la marque, et servir de vecteur de conquête pour le marché américain. Mais c'est en Europe que l'essentiel de sa carrière se tiendra. Sans doute à cause de ses dimensions, de son V8 relativement modeste, et de son caractère de sportive pointue.
CARRIÈRE ÉPHÉMÈRE
La version définitive du projet est arrêtée en 1952. Le châssis Siata, les liaisons au sol issues de la Fiat 1100 (quatre suspensions indépendantes) et la carrosserie signée Fabio Rapi sont assemblés au sien d'un département spécial de l'usine Fiat de Turin.
Le petit V8 de deux litres (cylindrée imposée en raison des contraintes fiscales italiennes d'alors), composé de deux 4 cylindres accolés alimenté par 3 carburateurs Weber, en est la pièce maitresse. D'une puissance de 115 ch, ce moteur pointu (145 Nm à chercher à 4.600 trs/mn) n'a que 930 kg à emmener (sur les 8V carrossées par Fiat). Les performances sont excellentes pour l'époque, notamment grâce à son aérodynamique poussée (développée en soufflerie).
En dépit de ses succès en compétition (la 8V sera championne d'Italie en 1954, en catégorie 2 litres) et de ses qualités réelles, sa carrière s'arrête en 1954, peu après la présentation de la seconde série. Celle-ci, rendue plus légère grâce à une coque en fibre de verre et dotée d'un peu plus de muscle (127 ch), était encore plus prometteuse. Rien n'y fait, les ventes ne décollent pas, essentiellement en raison de son coût de fabrication extrêmement élevé.
On se souviendra surtout des versions réalisées par les grands noms de la carrosserie de l'époque. Finalement, seules 34 8V ont vu le jour chez Fiat, les autres châssis ayant été confiés à Ghia, Zagato et bien sûr Vignale, comme l'exemplaire mis en vente chez Acturial en marge du dernier Rétromobile.

Celui-ci, né en 1953, est un cas d'école des réalisations exclusives de l'époque. Le raffinement général de la ligne signée Michelotti et le soin apporté à l'habitacle sont comparables aux productions Ferrari et Maserati contemporaines (éléments en aluminium massif, cuirs étendus…). C'était le règne du sur-mesure. 
LA PRODUCTION
Sur les 10 exemplaires ainsi carrossés, chacun est unique. Vignale a également produits 3 spectaculaires coupés baptisés "Démon Rouge", et 2 cabriolets.
Les autres versions célèbres de la 8V ont été habillés par Zagato, avec le fameux double bossage de toit (32 exemplaires), et Ghia (40 unités). Parmi ces dernières, on gardera en mémoire les 8 versions "Supersonic", dont la carrosserie a été adaptée par la suite à l'Alfa Romeo 1900 (1953) et même à une rarissime Jaguar XK120 (3 exemplaires).
Les quelques châssis restants seront revendus, en même temps que l'outillage de l'usine, à Siata qui achèvera la production d'une petite centaine d'unités. La plate-forme servira aussi de base au roadster 208S, produit à un peu plus de 30 exemplaires. Par la suite, Fiat abandonnera toute tentative d'incursion dans le Grand Tourisme un tant soit peu élitiste… Jusqu'à une certaine Dino, en 1967, conçue par le même Dino qui signa la berlinette 246 GT.
Voilà donc l'un des pans les plus désirables et les plus curieux de l'histoire Fiat. 
Source texte : turbo.fr - Artcurial