Une fois les procédures réglementaires terminées, les plaques d’immatriculation provisoire WW en France deviendront roses, avec une date d’expiration inscrite dessus. Ce n’est ni un poisson d’avril, ni une fake news générée par IA. Pourtant en voyant l’information, nous avons d’abord eu du mal à y croire. D’ici l’année prochaine, les plaques d’immatriculations provisoires délivrée par le ministère de l’Intérieur devraient devenir roses. Cela émanera d’un arrêté, qui a été notifié en août dernier par le gouvernement à la commission européenne.
Bref, les voitures concernées sont les modèles neufs ou d’occasion achetés à l’étranger dont le dossier d’immatriculation est incomplet ou en cours de vérification - ainsi que des véhicules destinés à l’exportation. Ces certificats provisoires, dit WW, sont délivrés pour deux mois, renouvelables une fois. Les professionnels de l’automobile utilisant des plaques provisoires, dites W, pourraient également être concernés par le changement de couleur.
400.000 voitures concernées
Pour se faire une idée, en 2024, la France a délivré 337.656 immatriculations provisoires WW et 64.096 immatriculations W garage, soit un total d’environ 400.000 plaques. Cela représente approximativement 1% du parc automobile français, estimé à 39,3 millions de véhicules. Il faudra être chanceux pour observer ces rares plaques roses !
La révolution de la plaque rose est justifiée un objectif de lutte contre la fraude. Jusqu’à présent, les plaques provisoires - dites WW - étaient visuellement identiques aux plaques définitives, rendant leur statut difficile à repérer. Les forces de l’ordre devaient systématiquement interroger les fichiers pour vérifier la validité du certificat provisoire.
Éviter les usurpations
Or, ces plaques provisoires faisaient parfois l’objet d’abus : certaines étaient conservées après expiration ou revendues, permettant à d’autres conducteurs de circuler illégalement. Dans certains cas, la personne à qui une plaque venait d’être officiellement réattribuée recevait même des amendes liées à des infractions commises par un précédent utilisateur.
Autre évolution majeure : la date d’expiration du certificat provisoire figurera désormais directement sur la plaque, permettant aux forces de l’ordre de repérer immédiatement les véhicules circulant après la fin de validité, sans avoir à consulter les bases de données.
Derrière ce futur arrêté, on trouve le lobbying de l’association 40 millions d’Automobilistes, et de SPM Groupe, principal fabricant français de plaques d’immatriculation. Lobbying que relativise grandement la direction de la Sécurité routière, qui dit ne pas avoir eu contact avec ces acteurs. Dans les faits, la mesure est le fruit d’un groupe de travail dans le cadre d’un futur plan ministériel de lutte contre la fraude aux plaques d’immatriculation. Sa date ? Dans les prochains mois, mais au vu du contexte politique : ce ne peut être qu’incertain.
Source : lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...