jeudi 8 mai 2025

CLUB5A - REPORTAGE AUTO - «Elle peut monter jusqu’à 120 km/h» : Grégory a bricolé sa 4CV pour pouvoir conduire sur autoroute...

 

DANS MON GARAGE - Chaque semaine, des automobilistes ou motards présentent leurs véhicules d’exception. Aujourd’hui, un cuisinier de Nogent-sur-Marne nous parle de la transformation de sa 4CV. Lorsqu’il sort de son restaurant scolaire dans un collège de Nogent-sur-Marne, Grégory chérit ses après-midi de liberté, notamment pour rouler et entretenir sa Renault 4CV. Cette mythique automobile française, produite entre 1947 et 1961, est un peu devenue le centre de sa vie sociale. «Je m’en sers tous les jours sauf quand il pleut, car elle prend l’eau», confie-t-il. C’est une voiture d’un autre temps. 
Dans l’habitacle, il fait froid quand il fait froid, chaud quand il fait chaud. Autrement dit, il n’y a ni système de clim, ni chauffage : elle date bien des années 50. C’est ce qui fait son charme. Un amour né il y a trente ans, devant un film avec Jane Birkin et Pierre Richard : «La moutarde me monte au nez». «À un moment donné, on voit cette voiture», se souvient-il. L’influence familiale n’est pas non plus étrangère à cet amour des belles mécaniques : «mon père était pilote de rallye en R5 , il a même fait le Paris-Dakar avec Stephanie Fugain». Mais paradoxalement, ce paternel passionné lui «a toujours interdit» de toucher à ses voitures, créant une frustration qui ne fera qu’alimenter sa future passion pour les bijoux de l’automobile. Son permis et une 4CV En 1991, Grégory a 19 ans. 
Il vient d’avoir son permis. Ni une, ni deux, il achète une 4CV, mais quelques mois après, il se la fait voler tout bêtement dans son box. Il s’achète un autre modèle, moins cher, la R5, et fera une croix sur la 4CV 27 ans durant. Nous voilà en 2018. Avec le bouche à oreille, le chef cuisinier trouve un modèle 4CV chez un particulier. «Elle était très belle mais avait des problèmes mécaniques et électriques. J’ai fait 5 km et je suis tombé en panne. Je me suis aperçu qu’il y avait de grosses fuites d’huile et d’essence. Quand j’ai prévenu le vendeur, il n’a rien voulu savoir», raconte-t-il. Sans grande connaissance en mécanique, Grégory tente de changer le carburateur, mais rien y fait, il revend la voiture et perd 2000 euros dans l’affaire. 
Une péripétie. Une refonte du moteur et de la carrosserie «Six mois après, j’ai acheté celle que j’ai maintenant, trouvée sur Leboncoin à 3 km de chez moi, pour 9000 euros. En très bon état et tout fonctionnait», se rappelle le chef cuisinier. Quelques semaines plus tard, il fait une rencontre avec un mécanicien spécialisé dans ce type de modèle. «Je lui ouvre le capot, et le gars me dit “ce serait bien de la transformer”». L’idée de ce dernier, modifier le véhicule avec le moteur plus performant d’une Dauphine Gordini. Résultat : sa 4 CV dispose d’une boîte 4 vitesses (au lieu de 3), peut monter jusqu’à 120 km/h. Au-delà de la mécanique, Grégory a refait une grande partie de la carcasse de base. 
Il a changé une batterie de 6 Volts pour une de 12, ajouté des clignotants moto devant et derrière, adapté les sièges en dossiers réglables plus épais. «J’ai aussi rajouté un manomètre d’essence, un volant en bois, repeint le moteur en bleu. J’ai même posé une galerie de scooter Vespa à l’arrière», énumère-t-il. Des aménagements qui donnent une grande originalité à son modèle, et lui permettent de se distinguer lors des rassemblements automobiles entre passionnés. Se retrouver dans des clubs autos Rassemblements auxquels il participe une cinquantaine de fois dans l’année. «Je suis à fond dedans», s’enthousiasme-t-il. De Sucy-en-Brie à Ozoir-la-Ferrière, en passant par le grand rendez-vous annuel de Chelles le 1er mai (1600 voitures des années 50), son agenda est bien rempli. 
Il faut dire que Grégory fréquente plusieurs clubs automobiles et a même créé le sien sur Facebook. «Je fais partie de Sucy Classique Club, et Ozoir en Ancienne, et suis président d’un club d’amis, que l’on a baptisé Olds cars Saint-Maur 94». Cela lui permet de se retrouver entre amis, alors que les occasions manquent, et simplement de parler mécanique. Il reste qu’au volant de sa 4CV, le chef cuisinier ne passe jamais inaperçu. «Les gens m’arrêtent, surtout ceux de 70-80 ans», raconte-t-il. Si la voiture suscite la nostalgie chez les anciens, il n’est pas rare qu’elle attire également la curiosité des plus jeunes. Tout est une question de transmission. 
 Source : lefigaro.fr - Clément Gros - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...