mercredi 5 mars 2025

CLUB5A - REPORTAGE AUTO - Pierre-Olivier 51 ans, ne se résout pas à se séparer de sa vieille Citroën AX K-way : «C’est un trésor»...

 

TÉMOIGNAGE - Malgré sa valeur marchande quasi nulle, cette voiture reste synonyme de liberté et de souvenirs de voyages pour cet habitant du Puy-de-Dôme. Même si elle ne roule plus, il la bichonne avec amour. «C’est une voiture qui a une valeur marchande quasi nulle, mais pour moi elle est inestimable. C’est un trésor». À 18 ans tout pile, Pierre-Olivier se voit offrir «une voiture quasi neuve» de la part de son père, la Citroën AX K-Way. Nous sommes en 1991, et jusqu’ici il n’y a rien d’exceptionnel. 
Mais 34 ans plus tard, elle est toujours là à ses côtés. Même si elle ne roule plus, il ne se résout pas à s’en séparer. Ce quinquagénaire vivant dans le Puy-de-Dôme a décidé de la garder toujours près de lui. 
Et il en prend soin. Comme s’il avait passé un pacte avec elle. De ses années d’étudiant à celles de jeune travailleur, on ne compte plus les road trips qui ont forgé entre lui et la petite AX K-Way une relation de vieux compagnons de route, «irrationnelle». «Personne ne peut le comprendre à part moi», commente-t-il. «Je l’ai utilisé de manière quotidienne de ses 30.000 km en 1991 à ses 280.000 km en 1998», raconte Pierre-Olivier. 
Au début, cette voiture lui permettait d’explorer la région lyonnaise et le Beaujolais, non loin des terres où il a grandi. «C’était un changement complet dans ma vie, un horizon de liberté», se souvient-il. «L’histoire d’un périple fantastique» En relisant un vieux blog que Pierre-Olivier avait créé à l’époque pour raconter ses aventures automobiles, on en apprend plus. «Voici l’histoire d’un périple fantastique», écrit-il alors. Une véritable mine d’or, avec des images d’époque retraçant le parcours de la Citroën AX K-Way. C’est avant tout un album de vacances, avec des photos de destinations récurrentes où il aimait aller : le Sud Ouest, la région d’Avignon, ou encore d’autres stations de sport d’hiver (Les 7 laux, les 2 Alpes, Chamonix...). 
Mais on découvre surtout des aventures sortant de l’ordinaire, comme ce jour de janvier 1993 où Pierre Olivier avait niché son AX K-Way sur les hauteurs, en Ardèche, pour assister en première loge au rallye de Monte-Carlo. Ou encore ces belles photos de Septembre 1994, d’un road-trip qui l’a fait arpenter les villes (tenez-vous bien) d’Albi, Biarritz, St jacques de Compostelle, Porto, Lisbonne, Faro, Séville, Cordoue, Madrid, Barcelone. Le voyage d’une vie. Une place privilégiée dans son garage En 1998, son AX K-Way est remisée une première fois au garage. Mais en 2003 ses amis lui offrent une «remise en état complète». Hors de question que quelqu’un d'autre n’y touche.
 «Mes filles pensaient qu’elles allaient la récupérer, une fois le permis en poche. C’est hors de question, il faut trop de bienveillance pour conduire mon AX, je ne peux pas la céder comme cela». Au fil des années, Pierre-Olivier laisse finalement dormir sa voiture au garage. «Je me dis toujours que c’est provisoire, mais je n’ai toujours pas pris le temps de la remettre en état». Pour autant, il lui apporte un soin très particulier, voire royal pour une voiture remisée dans son garage. «Pendant le premier confinement (mars à mai 2020) j’ai passé un temps fou à nettoyer et lustrer la voiture de fond en comble. 
Je suis assez attentif à la façon dont elle est stockée. On ne pose pas d’affaires dessus. Je veille sur elle», précise-t-il. «C’est d’ailleurs source de conflit avec ma compagne, quand l’hiver elle doit dégivrer sa voiture garée dehors à cause de ma Citroën, qui est elle bien au chaud dans le garage». C’est bien cela qui est exceptionnel dans l’histoire de Pierre-Olivier : à 51 ans, ce dernier paye encore une assurance pour une voiture vieille de 36 ans qui ne peut pas rouler. 
«Se séparer d’une voiture est très compliqué. Idéalement je voudrais toutes les garder, c’est toujours une anomalie de les rendre», répond-il. Mais ne lui parlez surtout pas «de nostalgie». «Non c’est un terme trop démoralisant, il faudrait trouver un mot pour dire que je souhaite poursuivre l’histoire car il y a encore des pages à écrire», conclut-il. 
Source :  Clément Gros-lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info..