Dans le cadre de ses ventes du salon Rétromobile, la maison française disperse les chefs-d’œuvre d’un collectionneur avisé. Le milieu des collectionneurs le connaît et le côtoie depuis de nombreuses années mais l’homme, pudique et réservé, n’a pas souhaité livrer son nom. Après avoir possédé jusqu’à 400 automobiles dans sa vie qu’il utilisait régulièrement dans des événements de renommée internationale comme le Mans Classic, le Pékin-Paris ou les Mille Miglia, dont une Ford GT40 et la Gordini Type 24S ayant appartenu à André Guelfi, alias Dédé la Sardine, puis à Françoise Sagan, ce passionné a décidé de se séparer de onze véhicules réunis sous le thème de «la locomotion en action».
Il a mandaté le département Motorcars de la maison Artcurial dirigé par Matthieu Lamoure et Pierre Novikoff pour les disperser lors d’une vente d’exception le samedi 8 février, dans l’enceinte de Rétromobile.
Présentée comme appartenant à Paul-Émile B, cette collection témoigne d’une véritable passion pour l’automobile, au sens le plus noble. Ses choix éclectiques et assurés sont ceux d’un homme de goût qui s’est attaché à réunir des voitures qui ont marqué leur époque par leurs succès sportifs, leur popularité, leur design ou leur technologie. C’est ainsi que la collection compte aussi bien des fleurons du grand tourisme que des chefs-d’œuvre de la compétition ou des véhicules qui ont accompagné le développement de la mobilité. Amateur de la marque du sorcier Amédée Gordini dont il possédait plusieurs voitures, Paul-Émile B se sépare à présent du camion Laffly aux couleurs de l’écurie du boulevard Victor.
Le catalogue de la vente comprend également un bus Renault TN4H en service à Paris dans les années trente et deux américaines : une Packard Super Deluxe Victoria Convertible Coupé et une Pontiac cabriolet de 1942 au volant de laquelle il a effectué un tour du monde.
La voiture la plus ancienne du catalogue est une Darracq de 1902 et la plus exceptionnelle est sans aucun doute la Gladiator de 1904. Vue l’an dernier lors de la manifestation des Remparts d’Angoulême, cette voiture de grand prix propulsée par un moteur 4-cylindres de 9,4 litres est capable de rouler à plus de 120 km/h.
Elle nous renvoie aux débuts héroïques de l’automobile. Sans doute la plus ancienne voiture de grand prix dans sa configuration d’origine, elle estimée entre 600 000 et 900 000 euros. Paul-Émile B avait réuni d’autres machines françaises d’exception : la Delage D6-70 Spéciale compétition de 1936 carrossée par Figoni & Falaschi. Cette biplace a couru les 24 Heures du Mans à deux reprises, en 1936 et 1937. Éligible au Mans Classic, elle est estimée entre 1,2 et 1,5 million d’euros. Autre témoin de l’automobile française, la collection dispose aussi d’une Brasier 4L 22/30HP de 1911.
La pièce maîtresse de la collection est une Bugatti 51 de 1934 ayant appartenu au couturier Ralph Lauren. Cette voiture de grand prix est estimée entre 1,7 et 2,1 millions d’euros. Une autre Bugatti avait aussi eu les faveurs de l’homme de goût : la berlinette EB110 de la fin des années quatre-vingt. C’était l’époque où l’Italien Romano Artioli avait relancé la marque, construisant une usine à Campogalliano, dans la périphérie de Modène.
Achetée neuve, son EB110 n’a parcouru que 20 000 km depuis sa sortie de l’usine. Il s’agit de l’unique exemplaire produit dans la teinte Bianco Monaco. Devenue aussi recherchée que les Ferrari de la même période, l’EB110 a été estimée entre 1,2 et 1,5 million d’euros.
Outre ses automobiles, Paul-Émile B disperse également de nombreux objets ayant trait à la locomotion et à l’automobile.
Source : lefigaro.fr-Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...