Delahaye, la folle et fabuleuse histoire d’une marque automobile française.. Delahaye est un grand nom de l’automobile qui exista de 1894 à 1954. Fondée par Emile Delahaye, elle fut le symbole du luxe à la française, marquant à jamais les esprits.
Du bicylindre horizontal arrière au V12 muni de soupapes en tête, elle a évolué avec son époque. Mieux encore, elle a inspiré les plus grands carrossiers dont Antem, Chapron, Faget Varnet, Gigoni Falaschi ou encore Franay… qui se sont offerts le privilège de créer de magnifiques carrosseries à ces belles dames ! Intimement liée à la compétition où elle a acquis ses lettre de noblesses, elle a été également immortalisée au cinéma. Ainsi, à la demande d’un de nos abonnés qui nous a communiqué les photos de la Delahaye 134N Chapron de 1938 du film L’Été meurtrier, nous nous sommes replongés dans l’histoire de ce célèbre constructeur français et de ce film qui ne le fut pas moins !
Les Delahaye d’avant la Première Guerre mondiale
Émile Delahaye naquit le 16 octobre 1843 à Tours. Diplômé en 1863 de l’École impériale d’Arts et Métiers d’Angers, il entra en tant qu’ingénieur dans l’une des plus prestigieuses sociétés parisiennes : les Ateliers Jean-François Cail & Cie, constructeur de locomotives, de ponts ferroviaires et d’installations industrielles mues par la vapeur. Pendant la guerre franco-prussienne, il fut ingénieur délégué à la « commission régionale d’artillerie du Nord-Ouest ». Après la défaite, il travailla dans la filiale bruxelloise des Ateliers Jean-François Cail & Cie dénommée Cail, Halot & Cie. De retour en France, il prit la direction en 1878 de l’usine tourangelle de Louis-Julien Brethon spécialisée dans les machines agricoles et les outillages pour les tuileries et les briqueteries.
Avec son épouse, Olympe Blanchet, il acheta en 1879 l’usine et développa un département consacré aux moteurs à vapeur, à gaz et à pétrole. Ainsi, Émile Delahaye devint motoriste, la marque Delahaye étant déposée en 1894. En 1895, débuta la fabrication d’une voiture à pétrole 100% française : moteur, châssis et carrosserie.
Les premières voitures furent équipées, entre 1895 et 1901, d’un bicylindre horizontal arrière. La modernité résidait dans la distribution avec les soupapes en tête et dans la présence d’une pompe à eau pour le refroidissement. Cette gamme fut complétée par une économique monocylindre.
L’ensemble représenta un volume de quelques 900 automobiles. Entre 1901 et 1904, la Delahaye Type 0A fut équipée d’un monocylindre horizontal implanté à l’avant. La Delahaye Type course Paris-Berlin de 1901 était équipée d’un bicylindre horizontal arrière de 3619cm3 (120 x 160) développant 20ch. A partir de 1901, les moteurs des bicylindres furent implantés à l’avant. A partir de la Delahaye Type 10 de 1902, les moteurs adoptèrent une position verticale et des soupapes latérales.
L’un de ses clients, Georges Morane (1874-1938), et son beau-frère, Léon Desmarais (1864-1916), cherchaient à développer de nouvelles activités pour l’entreprise de mécanique dont ils avaient hérité. Ils s’associèrent à Emile Delahaye. En 1898, Charles Weiffenbach (1870-1959) fut embauché par les trois associés, ce dernier œuvrant jusqu’en 1954 en occupant successivement les postes d’ingénieur en chef, de directeur des usines, de directeur général. Entre 1898 et 1901, l’usine Delahaye déménagea dans l’usine des beaux-frères, dans le 13ème arrondissement de Paris. Emile Delahaye abandonna pour des raisons de santé la direction de son entreprise en 1901.
En 1905, débuta la fabrication des camions et autobus et en 1906, celle des véhicules d’incendie.
Ces activités représentèrent, en moyenne, la moitié du chiffre d’affaire de la société. Disponible entre 1911 et 1914, la Delahaye Type 44 présentait la particularité d’être équipée d’un V6 muni de soupapes latérales.
Source : absolutelycars.fr/VEHIDEX