.jpg)
, c’est aussi celle, étonnante, de Gabriel Daubech, un bucheron de Corrèze, quasi-illettré, qui fit fortune dans le commerce du bois et des traverses de chemins de fer à la fin de la Guerre 1914-18.
Il va alors fréquenter la haute société menant une vie faite d’excès en tous genres, étant devenu ce qu’on a eu coutume d’appeler un « nouveau riche ».
Au milieu de toutes ses lubies, une lui tient particulièrement à cœur : construire une automobile de luxe aux performances sportives.
Il va pour cela installer une usine à Pantin (puis à Boulogne) et s’assurer les services de l'ingénieur Eugène Gadoux, qui avait exercé ses talents chez Delaunay-Belleville et Hispano-Suiza.
L’Omega Six 11 HP 6 cylindres Type A est présentée au salon de Paris 1922. Son moteur 6 cylindres de 2 litres à arbre à cames en tête et culasse non détachable est remarquable, mais curieusement dotée d‘un vilebrequin à seulement 3 paliers.
Au fil des années, vont apparaitre une version 2, 5 et 3 litres, puis des 8 cylindres types C et D à vilebrequin sur 9 paliers. En 1928 sort une nouvelle 2 litres, au moteur radicalement différent, conçu par l'ingénieur Edmond Moglia.
Omega-Six va s’engager en compétition, sans grand succès notable, ce qui altèrera sa réputation. L’embiellage à 3 paliers du moteur de Gadoux manque en effet de rigidité et sera à l'origine de vibrations provoquant souvent la rupture des vilebrequins.
Après de bons premiers résultats commerciaux, les ventes des Omega Six vont souffrir d’un prix d’achat élevé et d’un palmarès sportif insuffisant. Malgré l’aide financière du gentleman driver Jacques Boyriven, les difficultés financières apparaissent vite, accentuées par la crise financière de 1929. Daubech, ruiné, met un terme aux activités d'Oméga-Six en 1932.
Son état de santé est alarmant ; il a contacté lors de ses débordements des années folles une syphilis qui a évolué en syphilis cérébrale et s'enfonce peu à peu dans la démence.
Il en meurt complètement dément en 1945.juste après la deuxième guerre mondiale dans une clinique psychiatrique.
Quant à l'Oméga-Six 3 Litres Châssis court 1928, exposé par la maison de ventes Aguttes lors de Rétromobile et au départ du Tour Auto 2022, il s'agit du châssis 803, pourvu du moteur 6 cylindres. Il est supposé avoir été utilisé par la célèbre championne « Hellé Nice ».
Il est, par contre, certain que la voiture a été acquise par le comte Robert de Ganay, autre amateur sportif, qui l'a fait re-carrosser dans les années 30 telle que nous la voyons aujourd'hui. Elle sera ensuite récupérée par Pierre Lascaut garagiste de la porte d’Orléans, qui la confie régulièrement à Fernand Hyniot, un de ses clients et amis. Tous deux l’engageront en courses dans les années 50, démunie de ses ailes et de ses phares.
Le célèbre journaliste Serge Pozzoli l’achète en 1960.
La voiture est restaurée par Albert Leblond (père des Leblond Spéciales) et sera longtemps une pensionnaire de l’ancien musée du Gérier, près de Dreux.
Elle fut vendue en 1995 lors de la vente aux enchères des voitures de la collection Pozzoli.
Proposée par Aguttes lors de sa « Vente des damiers » à Cassel, le 1er mai 2022, elle n’a pas trouvé preneur après une estimation comprise entre 400.000 et 500.000 Euros.
Source : Thierry Gil-Photos prises au Parc des Expositions de Paris.AGUTTES – Maison de ventes
AGUTTES – Maison de ventes