Avant la fin de l'année, les usagers pourront présenter leur précieux sésame téléchargé sur leur téléphone portable lors d'un contrôle routier ou d'une location de véhicule. En format carte de crédit après avoir longtemps été un parchemin rose plié dans leur portefeuille, les automobilistes vont pouvoir enfin découvrir le permis de conduire dématérialisé. Téléchargeable en quelques clics après s'être authentifié sur le site sécurisé FranceConnect, le précieux sésame pourra être présenté en sortant son téléphone portable aux contrôles routiers, à un employeur lors d'une recherche d'emploi ou encore lors d'une location d'un véhicule.
Nouvelle pièce qui étoffe la panoplie de l'identité numérique, où se trouve déjà la carte d'identité accessible sur le site France identité lancée sur Android puis en octobre dernier sur iOS, ce permis sera expérimenté dans les départements du Rhône, des Hauts-de-Seine et de l'Eure-et-Loir.
«Il y a deux avantages pour nos concitoyens : la lutte contre la perte ou le vol mais aussi la tranquillité d'esprit puisque les usagers n'auront qu'à sortir avec leur mobile, sans penser à prendre leur papier ou leur sac», insiste-t-on au ministère de l'Intérieur qui promeut la mise en place de ce «service de justification d'identité régalien, gratuit, et sécurisé qui préfigure les usages de demain et la dématérialisation progressive de l'identité dans les démarches de service public».
Dévoilé très officiellement par Gérald Darmanin, ce permis du XXIe siècle est présenté comme une «première brique vers un portefeuille d'identité numérique européen interopérable» appelé à être généralisé «avant la fin de l'année».
Changer la vie des Français.
Comme il l'avait fait en mettant en place l'impôt à la source lorsqu'il était ministre du budget, Gérald Darmanin est persuadé que ces mesures vont «changer la vie des Français». Ainsi, dans les trois départements test, l'hôte de Beauvau a annoncé une expérimentation menée en lien avec les services de MaProcuration pour déposer une procuration totalement dématérialisée, sans se déplacer en commissariat ou en gendarmerie.
«Cela va permettre des économies importantes puisque chaque procuration coûte dix euros et nécessite dix minutes de travail par agent», a estimé Gérald Darmanin en présentant le plan de transformation numérique de son ministère.
Parmi les chantiers phares, figure aussi une autre petite révolution pour les usagers : la visioplainte qui permettra de ne plus se rendre au commissariat. Là encore, le principe est simple. Depuis son smartphone, sa tablette ou encore son ordinateur, la victime se connecte à FranceConnect pour accéder au téléservice.
Après avoir laissé son numéro de téléphone mobile pour être rappelé en cas de coupure intempestive du réseau, elle coche un créneau de 15 minutes de son choix comme elle le ferait sur Doctolib avant de se connecter à l'heure du rendez-vous. Après avoir patienté quelques secondes dans une salle d'attente virtuelle, un brigadier apparaît à l'écran sur lequel est partagé le procès-verbal rempli en temps réel. Des documents ou des photos susceptibles d'alimenter le dossier sont aussi partagés par «chat». «L'entretien durera le temps nécessaire, sans limitation», explique un des pilotes du projet. Une première expérimentation a débuté dans le département des Yvelines, avec pour objectif de traiter tout type de contentieux et être rendu accessible à tous les citoyens.
«L'idée est d'offrir de précieux gains de temps pour les usagers mais aussi pour les policiers et les gendarmes appelés à sortir des bureaux pour être redéployés sur le terrain», souffle-t-on place Beauvau, engagée dans la promesse qu'a faite Emmanuel Macron, de doubler les patrouilles sur le terrain.
Remettre du «bleu» dans la rue
Autant dire que l'exécutif va accélérer sur ce front de la modernisation numérique, tant ce secteur stratégique devrait libérer les énergies et remettre du «bleu» dans la rue.
«La nécessité d'investir massivement dans le domaine technologique s'est traduite dans la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (LOPMI)», a martelé mercredi Gérald Darmanin qui a rappelé qu'un investissement sans précédent de sept milliards d'euros a été dédié au numérique. Objectif ?
Créer 450 postes sur cinq ans et offrir des «capacités inédites», en particulier dans le cadre du grand plan «radio du futur» qui permettra à 300 000 policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers ou encore médecins du SAMU d'échanger sur un réseau unique à haut débit.
Source : Christophe Cornevin.lefigaro.fr -Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info....