Les pouvoirs publics ont été sensibles aux arguments déployés par la FFVE. Les restrictions de circulation dans les ZFEm ne s’appliqueront pas aux véhicules de collection. Tout un symbole. C’est place de la Concorde, à Paris, dans les salons de l’Automobile Club de France, où s’écrivent depuis 120 ans quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de l’automobile, que la Fédération française des Véhicules d’Époque (FFVE) a annoncée que le travail mené depuis deux ans par ses groupes de travail, avec le soutien de tous les organismes associés, pour que les véhicules de collection puissent continuer à circuler en ville a porté leurs fruits.
Depuis la loi LOM de 2019 qui avait fixé un cadre réglementaire pour la circulation des véhicules dans certaines zones de 11 métropoles françaises où les normes de qualité de l’air seraient dépassées de manière régulière, renforcée par la Loi Climat et Résilience de fin 2021 rendant obligatoire les zones à faibles émissions mobilité (ZFEm) dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants avant le 31 décembre 2024, une épée de Damoclès planait au-dessus des véhicules de collection. Le dossier arbitré au plus haut niveau de l’État est de nature à mettre du baume au cœur des collectionneurs.
Le gouvernement a été sensible aux arguments avancés par la FFVE. En effet, les véhicules de collection, c’est-à-dire les engins âgés de plus de 30 ans possédant une carte grise de collection, représentent moins de 1 % de la circulation routière.
Les émissions d’oxyde d’azote et de particules fines ne peuvent donc pas leur être incriminées. Aussi bien le Premier ministre Jean Castex, que Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, et Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports, ont rappelé que ces véhicules représentent un inestimable patrimoine industriel, technique, économique et social. «Nous nous sommes engagés pour que faire en sorte que les véhicules de collection continuent d’émerveiller les Français dans les villes comme ailleurs. Les véhicules de collection sont une part de notre histoire», a dit Jean-Baptiste Djebbari dans une vidéo destinée à la FFVE. De son côté, Jean Castex a demandé au ministre des Transports de prévoir la dérogation. Un courrier a été a adressé en ce sens à toutes les collectivités territoriales.
Quatre métropoles ont déjà signé l’arrêté: Paris, Reims, Rouen et Nice.
Jean-Louis Blanc, président de la FFVE, a souligné lors de sa conférence de presse à l’ACF que la décision des pouvoirs publics constituait une recommandation que les métropoles étaient libres ou non d’appliquer. Reste que Jean Castex a assuré qu’il serait attentif à ce que la dérogation s’applique dans chaque territoire. Que se passera-t-il en juin prochain après la présidentielle et la constitution d’une nouvelle assemblée nationale?
À la FFVE mais aussi du côté des organismes affiliés, on veut croire que les agglomérations qui ne se sont pas encore pris de décision, suivront le mouvement général.
De leur côté, la FFVE peut compter sur le soutien actif de Jean-Pierre Moga, sénateur du Lot-et-Garonne, et Yannick Favennec, député de la Mayenne. Ces deux parlementaires qui avaient déposé une proposition de loi à l’Assemblée et qui ont créé l’Amicale Parlementaire comptant 70 membres, continueront à soutenir et à promouvoir ce patrimoine qui représente un poids économique non négligeable. Selon la dernière étude de la FFVE, les véhicules de collection font travailler 24 000 personnes en France et génèrent un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros.
La matérialisation de la dérogation de circulation accordée aux véhicules de collection va être la mise en place d’une vignette Crit’Air collection. Dans ce cadre, la FFVe sera associée au groupe de travail chargé de la mise en place de systèmes de contrôle automatisé dans les territoires ZFEm.
Source : Sylvain Reisser-lefigaro.fr-Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...