Il chevauchait l'un de ces pétaradants engins dans Les Trois Jours du Condor. La parade partira au début de la matinée le long de l'Hudson, devant le General Grant Riverside, mausolée où se trouve le corps du général Grant, 18e président des États-Unis et l'un des principaux acteurs de la guerre de Sécession. Elle s'est poursuivie vers Colombus Circle, Broadway, Park Avenue, pour se terminer à la mi-journée au William Tecumseh Monument, à la lisière de Central Park. Bref, les rues de Manhattan ressembleront à ce que fut jadis le quai de Javel. Les véhicules ont été exposées ensuite à la Street Party organisée par le French Institute Alliance Française, entre la Ve Avenue et Lexington Avenue.
Environ 10.000 personnes étaient venues venir rallier la Révolution en profitant de nombreuses animations proposées sur l'une des trois avenues bloquées autour du centre culturel français. Des Citroën à New York? La boucle semble se boucler. Charles Buchet, l'inventeur du système des plaques rouges TT (voitures hors taxes pour le transit temporaire), a ouvert une concession en 1954 à New York. Il se prépare à diffuser la révolutionnaire DS dès 1956. Les Chevrons compteront jusqu'à 180 agents aux États-Unis. La marque est donc loin d'être inconnue outre-Atlantique. De nombreux militaires américains en poste en Europe après la Seconde Guerre mondiale ont tenu en main le volant d'une Citroën. Le confort et l'avance technologique de ces voitures Françaises ont poussé certains d'entre eux à en importer dans l'Iowa ou en Floride.
Citroën a quitté l'Amérique en 1977. Plus de quarante années après ce départ, la marque conserve des partisans d'une fidélité inouïe. Beaucoup aimeraient rouler chez eux dans des modèles actuels, dont ils connaissent les moindres particularités. Une nouvelle race d'amoureux des Chevrons semble cependant émerger en Californie. À Los Angeles, des trentenaires fortunés sont prêts à payer cher pour rouler dans une DS.
Source : Philippe Doucet lefigaro.fr