Voilà des lettres de noblesse.
Rien d'étonnant si l'ensemble de cette expérience, si la somme de ces travaux guidés par un idéal, ont fait de la Saroléa la moto parfaite.
Rien détonnant, car la ligne de conduite fut sûre : Progresser.
Progresser ne veut pas dire adopter en bloc, aveuglément, les modes nouvelles.
Progresser veut encore dire "chambarder".
Le progrès dans le vrai sens du mot consiste à remettre cent fois son ouvrage sur le métier, à polir une œuvre déjà réussie, à n'incorporer que les nouveautés qui se sont prouvées utiles, qui ont atteint le degré de mise au point voulu pour être soumises au public.
Chaque Salon doit voir les modèles établis devenus meilleurs encore - de si peut que se fût- que ceux de l'année précédente.
Chaque Salon doit voir quelque extensions de programme -- si bien bâti fut-il -- pour répondre à l'évolution générale du motocyclisme.
Cette description du progrès sain, considéré dans toute sa généralité, pourrait s'appliquer mot pour mot à la politique constructive de Saroléa.
Qu' y trouvons-nous ? Depuis de longues années, des 350 cc, des 500 cc, des 600 cc, tant à soupapes en tête qu'a soupapes latérales, connaissant auprès du public une faveur amplement justifiée.
Elle demande, elle exige la stabilité dans les principes constructeurs
Il faut que le public retrouve ses favoris, qui ont sa confiance.
Alors les Saroléa en question garderont d'année en année leur attachante personnalité , mais d'année en année aussi elles marqueront une évolution partielle.
Une fois ce sera la boîte à quatre vitesses, une fois ce sera le sélecteur, une autre ce sera l'enclosions de la chaîne primaire sous carter à bain d'huile et cette chaîne prendra la forme duplex. 1937 fut pour Saroléa, l'occasion d'un renouveau extérieur. Tout ce qui dans une machine peut être considéré comme raffinement fut adapté aux mécaniques réputées .
L'année suivante, il n'y avait pas un luxe à ajouter, mais la mécanique trouvait l'occasion d'un nouveau progrès : l'adoption, sur les motos à soupapes en tête , de ces magnifique culasses débordantes où toute la culbuterie est complètement enfermée sous un couvercle d'aluminium, détachable en un instant pour le réglage des soupapes.
Voilà 1939 En mécanique on ne pourrait mieux faire mais le raffinement trouve à nouveau son mot à dire...
Et ce sont des innovations de détail, mais grosses de conséquences
Examinez la modification du guidon.
C'est peu de chose, mais ce "peut de chose" est si heureux que du seul rapprochement des poignées et de la selle, le conducteur de toute Saroléa trouve une transformation radicale de la position, et qui lui donne tant de confort et d'agrément supplémentaire, que toute la moto en est meilleur encore, qu'elle a progressé !
Voilà comment Saroléa comprend la construction.
Ces détails ne sont pas tout, tant s'en faut.
Fidèle à sa politique, Saroléa nous présente encore un modèle de l'année complètement nouveau.
Celui-ci présente une personnalité toute particulière : c'est une petite moto de 125 cc.
Rien en elle des motorettes d'il y a quelques années.
La petite moto d'aujourd'hui suit de beaucoup plus près le dessin de la moto normale.
Son moteur de cylindrée plus réduite encore cependant , donne plus de chevaux que les 175 cc autrefois.
Particulièrement légère, elle emploie cette puissance au maximum.
Aussi, ce sont des performances étourdissantes qu'offre la nouvelle Saroléa 39 LW, exemple-type de la petite moto moderne.
Soixante-cinq à l'heure atteints avec aisance , soutenus sans peine...Soixante-cinq à l'heure , mais au prix de deux litres seulement aux 100 km...Soixante-cinq à l'heure, mais avec un sérieux excédent de puissance qui rend la nouvelle petite machine imbattable en côte.Elle est équipée d'un bloc-moteur deux temps, trois vitesses, avec cylindre incliné. Le piston est en aluminium. La tête de bielle comporte un roulement à galets, tandis que le vilebrequin et les arbres de la boîte tournent sur roulements à billes.
La lubrification du moteur se fait par addition d'huile à l'essence, mais le graissage de la boîte est séparé et s'effectue à l'huile épaisse.
Les commandes ont été volontairement simplifiées pour en faciliter l'adaptation : une poignée tournante pour les gaz, un levier pour l'embrayage à disques, un levier de vitesses à secteur au réservoir : c'est tout.
Il y a lieu d'apprécier le cadre berceau de la machine, son réservoir de 7 litres, et la robuste fourche en tubes à ressort central.
Ce n'est pas seulement leur perfection technique qui saute aux yeux, mais aussi la beauté exceptionnelle de leur dessin qui font de la nouvelle Saroléa LW la plus jolie comme la plus solide des petites motos.
Il est intéressant de noter le confort exceptionnel qu'elle présente.
Non seulement le dessin du cadre donne une position de selle particulièrement basse, mais les pneus sont du type ballon et d'une section de 3 pouces, ce qui pour une moto pesant 64 kilos à peine représente un idéal.
Ne nous étonnons pas qu'elle ait une tenue de route admirable : c'est une Saroléa ! et la tenue de route a toujours été la qualité-type de ces machines aux innombrables qualités.
Cette petite merveille qui se présente dans un élégant fini noir fera parler d'elle avant peu !
Source : users.skynet.be