lundi 21 octobre 2024

CLUB5A - REPORTAGE AUTO - MOTO - HISTOIRE DU CELEBRE COQUILLAGE ...LE PETROLIER SHELL !!

Shell (également appelée Royal Dutch Petroleum, Royal Dutch / Shell, Royal Dutch Shell, Koninklijke Nederlandse Shell N.V, ou encore Shell Oila en Amérique du Nord) est une compagnie pétrolière anglo-néerlandaise, l'une des plus importantes sociétés multinationales. Comme dans les faits, il s'agit d’un groupe de sociétés qui sont détenues directement ou indirectement par la société-mère « Royal Dutch Shell plc », l’expression « groupe Shell » est couramment utilisée en français pour désigner l’ensemble de l’entreprise. Le chiffre d’affaires de cette entreprise est de 421,1 milliards de dollars US en 2014 et son résultat net de 14,7 milliards de dollars US.
  Pour l'année 2013, elle est classée au 2e rang des entreprises mondiales en termes de chiffre d’affaires avec un chiffre d’affaires de 459,6 milliards de dollars US. En conséquence, Shell est aussi le premier groupe dans le secteur pétrolier pour 2013, selon le même critère du chiffre d’affaires. En 2013, son résultat net a été de 16,4 milliards de dollars US. Shell a été impliquée dans la controverse sur le réchauffement planétaire.

 La compagnie dépense chaque année en moyenne 49 millions de dollars en lobbying pour bloquer les mesures de lutte contre le réchauffement climatique. Le nom (« coquillage » en anglais) et le logotype de Shell sont étroitement liés aux origines de la compagnie « Shell Transport and Trading Company », fondée à Londres en 1833 par le père de Marcus Samuel, à l'origine une société d'import-export baptisée « M. Samuel & Co. » : elle importait en effet des antiquités, des bibelots dont des coquillages orientaux destinés à fabriquer de petites boîtes décoratives, en vogue à l'époque victorienne. Quand Marcus Samuel (père) meurt en 1870, ses fils Marcus Samuel (fils) et Sam, encore adolescents, sont appelés à prendre la succession.
 Le commerce entre la Grande-Bretagne, le Japon et l'Extrême-Orient poursuit son développement ; ainsi les deux frères fondent chacun une société dans laquelle ils s'associent mutuellement ; la société de Marcus s'appelle naturellement « Marcus Samuel & Co. » son siège est à Londres ; celle de Sam s'appelle selon le même principe « Samuel Samuel & Co. » et son siège est au Japon. Ils exportent des machines, des tissus, des outils tous fabriqués en Grande-Bretagne, pays à l'origine de l'industrialisation, et importent vers le Moyen-Orient et l'Europe des matières premières ou des aliments « exotiques » : du riz, de la soie, de la porcelaine, des ustensiles en cuivre ; ils importent aussi à Londres, en provenance du monde entier, du sucre, de la farine, du blé.
  Dès la fin des années 1880, sous l'impulsion de Frederick Laned, un homme d'affaires jouant le rôle d'intermédiaire entre les frères Samuel et la branche parisienne de la famille Rothschild, laquelle a des intérêts dans la production de pétrole dans le Caucase russe, ils s'intéressent au commerce du pétrole, qu'ils vendent en Extrême-Orient rompant ainsi le monopole de la Standard Oil de Rockfeller. En 1890, ils font construire le premier bateau pétrolier au monde, le Murex, lequel livre en 1892 près de quatre mille tonnes de kérosènee du Caucase russe à Singapour et Bangkok, en étant autorisé à passer par le canal de Suez, ce qui permet de réduire considérablement les coûts d'exportation de ce pétrole.
Une flotte de huit pétroliers en tout est commandée. La société qui assure ces transports de produits pétroliers ainsi que leur stockage dans les ports est d'abord baptisée « Tank Syndicate » ; en 1897, Marcus Samuel rassemble ses sociétés et a l'idée de renommer la nouvelle entité « Shell Transport and Trading Company », eu égard à l'une de ses activités historiques d'importation de coquillages décoratifs. À l'approche de la fin de son contrat d'approvisionnement dans le Caucase, Shell Transport tente d'obtenir un nouveau contrat d'approvisionnement à Bornéo (Indonésie actuelle) où du pétrole a été découvert en 1898.
Par ailleurs, Marcus Samuel entrevoit un nouveau débouché pour les produits pétroliers en tant que carburant pour les navires. De son côté, la société « Royal Dutch Petroleum Company » est fondée à La Haye en 1890 par J.B. August Kessler, citoyen des Pays-Bas, pour exploiter une concession d'exploration pétrolière à Sumatra dans les Indes néerlandaises (Indonésie actuelle). Ce nom est choisi car cette société a l'appui de la maison royale des Pays-Bas, dont le roi Guillaume III meurt dans l'année, laissant place à une régence ; pour mémoire, le nom néerlandais de la société est « Koninklijke Nederlandsche Petroleum Maatschappij ». Au cours de la décennie 1890, Kessler se démène pour faire fonctionner cette société dont les activités sont « à l'autre bout du monde » et dans un climat tropical difficile ; l'ensemble est très éprouvant pour la santé de cet entrepreneur très actif.

Il recrute Henri Deterding en 1896 pour la partie commerciale et financière et Hugo Loudon (nl)f pour la partie technique8. Probablement victime de son surmenage, Kessler meurt brutalement fin 1900 à Naples, lors d'un voyage de retour d'Indonésie. Deterding prend sa succession. « Shell Transport » et « Royal Dutch » sont ainsi en concurrence dans la zone indonésienne. Pour lutter contre leur concurrent commun américain — la Standard Oil — et après de longs pourparlers et une première tentative, toujours par l'entremise de Frederick Lane, les deux sociétés — la britannique Shell Transport and Trading Company et la néerlandaise Royal Dutch Petroleum Company — décident de fusionner leurs activitésg en 1907 pour former le groupe « Royal Dutch / Shell », dont le nom commercial est « Shell ».
 Les lois de l'époque ne goûtant guère le concept d'entités transnationales, les deux compagnies gardent leurs deux identités distinctes : les actions « Royal Dutch » sont cotées à la bourse d'Amsterdam tandis que celles de « Shell Transport » le sont au London Stock Exchange. Le groupe a la particularité d'avoir son quartier général établi à la fois à Londres et à La Haye. Deux conseils d'administration sont également présents dans les deux sièges sociaux, ce qui pose certains problèmes de coordination et d'indépendance de l'un par rapport à l'autre. La compagnie fonctionne par le biais d'un certain nombre d'accords d'actionnariat croisé.
Royal Dutch possède 60 % du groupe et Shell Transport le solde, soit 40 %. Préoccupé par ses activités publiques — il est notamment lord-maire de Londres en 1902 — et les honneurs, Marcus Samuel est au départ le président de l'ensemble et Deterding assure les fonctions de direction générale. Ce dernier devient ainsi dirigeant de fait du groupe. Le groupe Royal Dutch / Shell se développe régulièrement pendant la 1re moitié du XXe siècle, notamment grâce à la direction efficace de Henri Deterding, surnommé le « Napoléon du pétrole », ce sur une durée de vingt-neuf ans jusqu'en 1936 — il meurt trois ans plus tard.
Néanmoins, Deterding ayant eu en troisièmes noces une épouse soupçonnée de sympathie nazie, ce qui l'influença lui-même ainsi que la crainte du bolchevisme et le groupe ayant continué à approvisionner l'Allemagne pendant le second conflit mondial, Royal Dutch / Shell décide à l'issue de ce conflit (en 1946) de se doter d'un collège de dirigeants composé de sept directeurs généraux, en lieu et place d'un directeur général unique. Ces dirigeants sont communément appelés les managing directors du groupe. Ils sont présents dans l'un ou l'autre des conseils d'administration des sociétés cotées. Ce mode de direction est censé devoir protéger le groupe d'influences trop personnelles.
Shell a perdu une part significative de ses immobilisations au cours du conflit : une très grande partie de ses installations en Europe de l’Est et en Allemagne, l'accès au pétrole de Roumanie et quatre-vingt-sept navires qui avaient été mis à la disposition du gouvernement britannique, lesquels ont été coulés au cours de la bataille de l'Atlantique. Le groupe Royal Dutch / Shell ne cesse de se développer pendant la seconde moitié du XXe siècle, dans la plupart des pays de la planète, au point de devenir une des premières sociétés mondiales. 
 Dans les années 1970, à la suite de la fermeture du canal de Suez, avant les deux crises pétrolières de 1973 et 1978, Shell et la Compagnie nationale de navigation — à l’époque filiale de transport maritime du groupe Elf — commandent chacun deux pétroliers géants construits aux Chantiers de l'Atlantique de Saint-Nazaire. Ces quatre plus grands pétroliers du monde jamais construits — pour Shell : le Batillus et le Bellamya ; pour Elf : le Prairial et le Pierre Guillaumat —, de 550 000 tonnes de port en lourd chacun, sont livrés entre 1976 et 1979. Ces pétroliers se révèlent rapidement « surdimensionnés » et, moins de dix ans après leur mise en service, en 1985 et 1986, Shell démantèle le Batillus et le Bellamya.
Source : Histoire Géo