Cette question est un grand classique de notre société. Elle agit comme un miroir de notre époque. Vu que les citadines sont les modèles préférés des Français - les Renault Clio, Peugeot 208, Citroën C3, Dacia Sandero et Renault Captur caracolent en tête des ventes - cela n’étonnera personne d’apprendre que la voiture moyenne 2019, selon l’étude du magazine L’Argus, voit sa longueur réduite à 4,21 m (1 cm de moins) et sa cylindrée baisser de 13 cm3 (1 389 cm3) par rapport à 2018.
Dans le même temps, sa puissance augmente de 4 ch, certainement pour amortir l’impact de la prise de poids de 20 kg (1 268 kg). La part du diesel continue de baisser pour s’établir à 34 %. Principale conséquence: la consommation progresse de 0,1 litre/100 km pour afficher 4,8 l/100 km. Si les Français achètent des véhicules de plus en plus petits, ils n’ont pas renoncé à se faire plaisir puisque après une baisse de 682 € en 2018, le prix moyen repart à la hausse, augmentant de 725 euros pour s’établir à 26 807 € l’an dernier. Les Français ont ainsi acheté des véhicules mieux équipés.
Les constructeurs compensent ainsi la descente en gamme des automobilistes par des accessoires et des finitions plus cossues. Les systèmes de financement type LOA (location avec option d’achat) et LLD (location longue durée) ont aussi créé les conditions pour encourager les automobilistes à acheter des véhicules plus chers. Plus que jamais, la fiscalité écologique et la grille du malus façonnent le paysage automobile. En 2019, les citadines (+ 9 %), les citadines polyvalentes (+ 2%), les petits SUV (+ 4 %), les SUV compacts (+ 14 %) et les véhicules électriques (+ 12 %) ont été les grands gagnants du marché. Si les ventes de monospaces continuent de dégringoler, les berlines familiales, grâce aux lancements des Peugeot 508 et BMW Série 3, ont connu un regain de forme (+ 4 %).
Ce sont des phénomènes inquiétants - les modèles de catégorie supérieure sont les seuls à générer de la valeur ajoutée - au moment où les pouvoirs publics incitent vivement les constructeurs à relocaliser leurs productions de petits véhicules sur le territoire français. Sans une baisse importante du coût de la main d’oeuvre, cela restera un fantasme.
Sourec : Sylvain Reisser-lefigaro.fr/.Motor1 France