Elle a produit des automobiles, des motos, des bicyclettes, puis des machines à écrire et du matériel de bureau sous la marque Adler jusqu'en 1957.
La marque arborait pour emblème un aigle (allemand Adler) et proposait de nombreuses innovations techniques. Rachetée par Grundig elle fusionne avec Triumph pour devenir Triumph-Adler, abandonnant la production de véhicules, avant d'être rachetée par Olivetti.
Elle subsiste aujourd'hui sous la forme TA Triumph-Adler GmbH dans la gestion de documents. L'aventure commence à Francfort en 1880, lorsque Heinrich Kleyer monte son entreprise de bicyclette au 9 rue Gutleut, sous le nom Heinrich Kleyer GmbH. Il innove en introduisant le pneumatique en Allemagne dès 1886.
Neuf ans après sa naissance, l'entreprise déménage au quartier Gallus de Francfort à proximité de la gare principale, dans une usine de 18 000 m2 qui comptera plus de 600 postes de travail, entre ce qui est aujourd'hui la rue Kleyer (ex Hoechste) et la rue Weilburger.
En plus des bicyclettes, Kleyer y produira des tricycles puis des voiturettes armées d'un moteur De Dion-Bouton. Par sa croissance exceptionnelle, l'entreprise transforme son statut juridique et fiscal en société par actions dès 1895, avec un aigle pour symbole, sous le nom Adlerwerke vorm. H. Kleyer AG. Puis c'est en 1898 que commence la production de machines à écrire de haute qualité, au septième étage de la rue Weilburger.
Il s'agit du 4 cylindres en ligne de 4 016 cm3 développant 28 chevaux qui équipe l'énorme Adler-Tonneau pouvant transporter jusqu'à 7 passagers, réduit à 2 cylindres pour le modèle plus modeste à 12-14 chevaux. Grâce à son dynamisme, l'entreprise devient en 1905 le premier constructeur allemand de véhicules, de moteurs et de boîtes de vitesse.
De 1907 à la fin de la Seconde Guerre mondiale toutefois, elle interromp temporairement la production de moto.
Le salon international aéronautique de Berlin de 1905 marque sa tentative d'approcher le secteur, avec la présentation d'un prototype de dirigeable motorisé ; sans suite. L'année suivante démarre un chantier de deux ans, destiné à l'agrandissement de l'usine, qui donne au bâtiment son aspect définitif pourvu des tours crénelées d'inspiration néoclassique. Adler poursuit sa croissance ; 20 % des voitures immatriculées en Allemagne sont en 1914 des Adler.
Après la Première Guerre mondiale l'entreprise ouvre dix succursales dans différentes villes et emploie jusqu'à 10 000 personnes. Le succès continue avec l'apparition du modèle Adler Standard 6 en 1926, l'un des plus vendus jusqu'en 1934 avec plus de 10 600 exemplaires. Le fondateur du Bauhaus Walter Gropius dessinera même quelques éléments de carrosserie.
Mais la crise de 1929 laisse des traces et les effectifs de 1930 fondent à moins de 3 000 employés, pour arriver péniblement à 7 000 à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Adler parvient tout de même à rester troisième constructeur allemand jusqu'en 1936, avant d'être reléguée à la quatrième place par Mercedes, grâce aux innovations apportées par Hans Gustav Röhr. Ce dernier dote la nouvelle Adler Trumpf, en 1932, de la suspension indépendante et de la transmission en traction. Le modèle plus modeste Trumpf Sport atteint ainsi jusqu'en 1939 plus de 100 000 exemplaires produits. L'arrivée de l'ingénieur Karl Jenschke, débauché de chez Steyr Daimler Puch en 1935, apporte encore son lot d'innovations sur le modèle Adler 2,5 liter Autobahn, qui sera nommé Autobahnadler par la population.
Le moteur refroidi par eau et lubrifié sous pression, des suspensions à triangle sur les roues avant, avec des amortisseurs hydrauliques pour les quatre roues, les freins actionnés par commande hydraulique et sa vitesse de pointe de 125 à 150 km/h pour le modèle sport en font une voiture adaptée aux autoroutes naissantes de l'Allemagne.
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