La seconde série, présentée en 1969, marque un tournant dans la gamme avec l'adoption d'un équipement propre au modèle : tableau de bord spécifique, roues de 14" et barre stabilisatrice. Les deux premières séries sont baptisées « marche » par les puristes italiens en raison du léger décalage existant entre le dessus de la calandre et le bord du coffre, qui est le signe distinctif commun avec les autres modèles de la gamme Sprint GT et GTA. Les 1ères séries sont appelées "scalino" ou "boite aux lettres" du fait de la forme du capot avant. Le dessin sera aplani lors du restylage de la 2e série.
La Giulia Sprint GT Junior était une véritable version sportive, avec les mêmes qualités des autres modèles de la gamme dont elle dérivait étroitement. Équipée de quatre freins à disque et grâce à son poids bien maîtrisé, elle offrait des distances d'arrêt très performantes. Le pont arrière rigide faisait un peu souffrir les passagers arrière sur mauvais revêtement, comme bon nombre de voitures de cette époque, mais la tenue de route était bonne et très sûre même si les pneumatiques de l'époque avaient une dérive très prononcée. Giulia GT Junior 1re série
Les accélérations et les reprises étaient particulièrement enthousiasmantes, compte tenu de la cylindrée 1 300 cm3. La consommation, qui n'était pas un critère important, restait modeste tant que l'on ne faisait pas rugir le moteur. La vitesse maxi dépassait les 170 km/h, ce qui n'était pas commun, même pour des voitures de cylindrée nettement plus importante. Cette vitesse pouvait être maintenue sur de très longues distances car, comme toutes les Alfa Romeo, le rapport de transmission était long sur le cinquième rapport et pouvait être conservé sans problème de fatigue ni de surchauffe.
La boîte de vitesses à 5 rapports faisait sensation car cela représentait une exception dans le panel automobile, à cette époque les constructeurs français préconisaient encore les boîtes à trois vitesses et les Allemands restaient bloqués à quatre ! Le système de refroidissement était particulièrement efficace même s'il fut critiqué en Italie car, pour des raisons d'économie, le ventilateur était entraîné par une courroie et non pas par un moteur électrique comme sur les autres modèles italiens de l'époque. Les soupapes étaient au sodium pour mieux répartir la chaleur et les bougies étaient à « quatre pointes » pour une combustion meilleure et plus régulière quel que soit le régime moteur.
Source : Francis Humbert