Une halte de deux heures avant de repartir vers Perpignan.
Le repos pour une reine de la route. (Photo « La Dépêche ».)
1905 : « La Dépêche du Midi » créait l'événement en organisant la première coupe des Pyrénées. Un cocktail touristique aux balbutiements de l'ère de la reine automobile. Quatre vingt-trois ans après, elles n'ont pas changé.
Pas une ride ne vient ternir leurs robes magnifiques. Pas un bruit parasite ne vient troubler le doux ronronnement des moteur, seuls les pilotes sont différent, fils spirituels des premiers propriétaires. Les paysages eux aussi sont restés intacts. Le temps n’a pas de prise ; c’est vrai, les routes sont devenues pour ces reines que l’on vénère un peu plus confortables.
Ces reines aux noms évocateurs, ainsi que leurs dignes serviteurs qui leur ont souvent redonné vie, étaient accueillis, hier, à Carcassonne, première ville étape de cette nouvelle édition de la coupe des Pyrénées. L'ensemble des soixante-dix voitures, accompagnées par une assistance de trois dépanneuses, les reines ont parfois des humeurs, roulent à une vitesse moyenne de 40 km/h. Progression paisible dans la campagne minervoise, avec points de passage obligatoires pour le classe ment final...
Elles sont arrivées, hier, un peu avant midi, au pied- de la Cité. Un hommage de l'Histoire à l'Histoire ! Accompagnées par le soleil, elles venaient ensuite se laisser admirer sur le parking du Dôme. Bien sagement garées, les fleurons de l'histoire automobile vous contemplent. Nées entre les années 1905 et 1930, on n'ose pas employer le mot « construction » tant la comparaison avec l'idée de chaînes de montage serait insultante, ces reines : Bugatti, Hotchkiss, Delage ou Renault, enfantés par des esprits géniaux, étaient assemblées minutieusement.
Une approche rare de la perfection. Bijoux d'un temps aujourd'hui révolu, elles sillonnent les routes de la région, animées par la passion (et le sacrifice au niveau des finances) de leurs heureux possesseurs, chevaliers servants entièrement dévoués à la cause...
Les reines d'une époque révolue
Cause noble, royale. Le moteur démarre et le ballet des cylindres nous entraîne dans un plongeon merveilleux. Un retour aux sources. Et certains n'ont pas hésité à venir de loin pour communier ensemble.
Les énormes phares se transforment en miroir aux travers desquels ont lit toute une époque. Des moments faits de grandes et de petites histoires. On soulève le capot qui s'enlève d'un seul bloc, dernières vérifications avant le départ pour l'étape suivante qui les menait à Perpignan.
Soulagement des concurrents: une des Bugatti participant à ce grand rendez-vous s’était arrêtée peu après le départ de Toulouse pour ennuis mécanique. A midi elle rejoignait l’étape Carcassonnaise. Soulagement ! et les regards s’éclairent lorsqu’il la voient arriver. La fête continue.
Source : Le journal de l’Aude - Sébastien DUBOS