La raison de l’interdiction : la technologie automatique pose des problèmes de sécurité. Les incidents rapportés aux oreilles des autorités chinoises font état d’un tableau alarmant. À Changchun en 2024, des passagers sont restés piégés dans leur véhicule à cause d’un moteur de poignée gelé. Durant les inondations du Guangdong la même année, plusieurs conducteurs ont dû briser leurs vitres pour s’extraire de véhicules aux portières bloquées par des courts-circuits.
En cas de collision, les véhicules équipés de poignées de porte électroniques ne s’ouvrent que dans 67 % des cas, contre un taux de réussite de 98 % pour les poignées mécaniques, indique l’indice de sécurité automobile de l’assurance chinoise (C-IASI). Le Système national d’enquête sur les accidents (NAIS), cité par Mingjing, signale une hausse de 47 % des accidents liés aux défaillances de poignées en 2024, les modèles rétractables représentant 82% de ces incidents.
Le problème de ces poignées n’a pas été seulement repéré en Chine. L’agence américaine de sécurité routière (NHTSA) enquête actuellement sur des problèmes de verrouillage inopiné des portières de Tesla Model Y. Neuf propriétaires ont signalé des dysfonctionnements dus à une alimentation électrique insuffisante, créant des situations particulièrement dangereuses : notamment celle de parents incapables de faire sortir leurs enfants restés dans le véhicule.
Des gains aérodynamiques largement surévalués
Au-delà de leur aspect esthétique, l’un des arguments phares des constructeurs pour justifier l’adoption de ces dispositifs reposait sur leurs supposés bénéfices aérodynamiques. Une promesse qui, à l’examen, s’avère largement surévaluée.
Selon les documents de la SAE (Society of Automotive Engineers) cités par Car News China les poignées dissimulées n’améliorent le coefficient de traînée (l’effet aérodynamique, NDLR) que de 0,005 à 0,01 Cx, soit trois fois moins que les 0,03 Cx revendiqués par certains constructeurs.
Le comble : le poids supplémentaire de 7 à 8 kilogrammes nécessaire au fonctionnement de ces mécanismes peut parfois annuler tout gain aérodynamique.
D’autres technologies modernes posent-elles problème ?
Avant les poignées de porte, d’autres tendances modernes se sont déjà retrouvés en controverse : la suppression des boutons physiques au profit d’écrans tactiles (causant la déconcentration des automobilistes), les toits ouvrants panoramiques (risque de bris, et problématique en cas de grave accident) et les rétroviseurs extérieurs électroniques (dysfonctionnement possible en cas d’aléas climatiques)...
Dernière polémique en date, l’affaire estivale du freinage fantôme. Depuis le printemps, des véhicules équipés du freinage d’urgence automatique ont freiné brutalement sans raison sur autoroute, causant une vague d’accidents et de signalements.
L’enquête ouverte pointe notamment des erreurs des capteurs (caméras, radars), des défauts de calibrage ou des interférences logicielles, souvent après un remplacement de pare-brise ou lors de conditions météorologiques particulières. La fuite en avant technologique de l’industrie automobile découvre ses premières limites.
Source : lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...