vendredi 30 mai 2025

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - L'ASSEMBLÉE NATIONALE VOTE LA SUPPRESSION DES ZFE !

 

Ce mardi 28 mai 2025, l’Assemblée nationale a voté la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), dans le cadre de l’examen du projet de loi de simplification. Ce vote, intervenu en fin de soirée, a été adopté par 98 voix contre 51. Un signal fort, et controversé, envoyé à la fois aux collectivités locales, aux automobilistes et aux institutions européennes. ZFE : une mesure conçue pour améliorer la qualité de l’air Les ZFE ont été introduites en France à partir de 2019 pour répondre à un impératif sanitaire : réduire l’exposition de la population urbaine aux polluants atmosphériques, en limitant la circulation des véhicules les plus anciens. 
Mises en place dans plus d’une quarantaine d’agglomérations, elles devaient encore s’étendre à d’autres zones d’ici 2025, conformément à une obligation européenne. Mais ces dispositifs ont rapidement suscité des critiques, notamment sur leur impact social. De nombreux conducteurs, en particulier issus des classes moyennes ou populaires, se retrouvaient dans l’impossibilité de remplacer leur véhicule ou d’accéder à certaines zones urbaines. La colère sociale, déjà alimentée par la hausse du prix des carburants, s’est cristallisée autour de ces restrictions perçues comme injustes. Un vote transpartisan inattendu Le vote en faveur de la suppression des ZFE a surpris par la diversité des soutiens. 
Des députés Les Républicains, Rassemblement national, La France insoumise et une poignée d’élus de la majorité présidentielle ont convergé pour faire tomber cette mesure emblématique. À l’inverse, des membres du gouvernement et des écologistes ont dénoncé une décision irresponsable en matière de santé publique et de respect des engagements climatiques. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a défendu une position intermédiaire : maintenir les ZFE dans les grandes métropoles comme Paris et Lyon, tout en introduisant davantage de souplesse. Mais sa proposition n’a pas convaincu l’hémicycle, qui a opté pour une suppression pure et simple. La suppression des ZFE aura des conséquences juridiques et financières Au-delà du signal politique, cette décision pourrait entraîner des tensions avec Bruxelles. 
La France s’était engagée, via son Plan national de relance et de résilience, à réduire drastiquement la pollution de l’air dans ses zones urbaines. Le non-respect de ces engagements pourrait coûter jusqu’à trois milliards d’euros en pénalités, selon une note de la Direction générale du Trésor. Par ailleurs, la suppression des ZFE pourrait être attaquée devant le Conseil constitutionnel. Plusieurs juristes pointent une possible rupture d’égalité entre les citoyens, ainsi qu’une incohérence dans l’objet même du projet de loi, censé se limiter à des mesures de simplification administrative. Une mesure populaire mais à double tranchant.
 Sur le terrain, cette décision a été bien accueillie par une partie des automobilistes et élus locaux. Certains y voient une respiration bienvenue face aux contraintes réglementaires de plus en plus nombreuses. D’autres, au contraire, redoutent un retour en arrière. Les associations de défense de l’environnement, comme Respire ou France Nature Environnement, dénoncent un renoncement au détriment de la santé publique. Chaque année en France, la pollution de l’air est responsable de près de 40 000 décès prématurés. Dans les grandes villes, les pics de pollution aux particules fines ou au dioxyde d’azote sont régulièrement dépassés, avec des conséquences documentées sur les maladies respiratoires, cardiovasculaires et même neurologiques. 
Un débat qui ne fait que commencer Le texte de loi n’a pas encore été adopté définitivement. Il devra encore passer au Sénat, où la majorité de droite pourrait soutenir la suppression, mais où des amendements sont possibles. La version finale fera ensuite l’objet d’un vote de ratification à l’Assemblée nationale, probablement en juin. Derrière cette décision, se joue une ligne de fracture de plus en plus visible : entre impératifs écologiques et préoccupations sociales, entre normes européennes et réalités locales. La suppression des ZFE, loin d’être un épilogue, ouvre une nouvelle phase du débat sur la transition écologique en France. 
Source : autos-motos.fr