vendredi 9 mai 2025

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - L’effet Trump sur le marché de la voiture de collection

 

Quels seront les effets de la déferlante Trump sur le marché de la voiture de collection, qui depuis une quinzaine d’années s’est internationalisé ? 
Est-ce que ses décrets sur les droits douane vont modifier la donne ? Quels pourraient être les autres effets induits par sa politique à l’emporte pièce ? 
 À l’heure où j’écris ces lignes, l’importation de voitures neuves aux États-Unis est frappée de droits de douanes supplémentaires de 25 % sur toutes les voitures et camions légers fabriqués à l’étranger. Une mesure qui devrait bouleverser les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde. Et l’Europe, grande pourvoyeuse de véhicules de luxe aux USA (Mercedes, BMW, Porsche, Ferrari, Alfa Romeo …) est frappée de plein fouet ! « America First » et le relèvement des droits de douane de 25 % met clairement l’industrie automobile européenne sous pression. 
Une exception protège les voitures de collection Mais bonne nouvelle pour les amateurs de voitures classiques et de youngtimers : les véhicules de plus de 25 ans restent exemptés de ces droits. Au milieu de cette nouvelle guerre commerciale, il existe une exception importante qui concerne notre secteur : les voitures classiques de plus de 25 ans ne sont pas soumises à ces droits. 
 Il s’agit d’une réglementation bien connue de ceux qui exportent des voitures classiques vers les États-Unis : tout véhicule construit il y a 25 ans ou plus peut être importé dans le pays sans avoir à respecter les normes modernes de sécurité et d’émissions, et sans payer de nouveaux tarifs douaniers. Il faut soigneusement remplir le document en mentionnant notamment le code d’exclusion 9903.94.04 pour les voitures de collection afin de ne pas être soumis à la surtaxe de 25% et rester cantonné au taux spécifique de 2,5%. 

 Cela s’applique aussi bien aux importations en provenance d’Europe vers les États-Unis qu’aux exportations des États-Unis vers l’Europe : le marché des voitures classiques reste ouvert et bénéficie d’exemptions, du moins pour l’instant. Bref, les nouvelles mesures de Donald Trump auront un impact important sur l’exportation de voitures européennes neuves vers les États-Unis, mais pour nos anciennes la situation reste inchangée. L’impact du taux de change Fin 2024, un dollar valait 0,95 euro. 
C’est à dire qu’il fallait débourser 9.500 euros pour acheter une voiture à 10.000 USD. Aujourd’hui, la politique de Trump a fait chuter le dollar à 0,88 euros. C’est à dire qu’il ne faut plus que 8.800 euros pour acheter une voiture à 10.000 USD. 
Et la tendance pourrait se confirmer. Paradoxalement, les annonces de Trump qui conduisent à la dépréciation du dollar créeent un effet d’aubaine pour les acheteurs internationaux qui choisiront d’importer un véhicule depuis les USA. Et le fret maritime, qui se règle en dollar au départ du port bénéficie du même effet « ristourne » lié au taux de change favorable. 
 Il y a donc clairement de bonnes affaires à faire en ce moment sur des voitures importées des USA. Mais il faut suivre les taux de change quasiment quotidiennement, tant les choses sont (comme Donald Trump) imprévisibles. Le coût des pièces détachées aux USA La restauration de nos anciennes fait souvent appel à des « pièces neuves ». 
Eléments de tôlerie, carburateurs, arbres à cames, pistons et cylindres, disques, etc… Toutes ces pièces proviennent (parfois) de vieux stocks d’époque (New Old Stock), ou (souvent) sont des refabrications contemporaines qui proviennent principalement de Chine, pour des raisons évidentes de coût. 
 Et ces pièces sont désormais taxées à 145% à leur entrée sur le territoire américain. Cela aura forcément un impact sur le coût des restaurations ou simplement des réparations. Donc, également sur le prix des voitures à terme… la bonne nouvelle c’est que les pièces détachées issues des vieux stocks d’époque redeviendront plus compétitives. 
 Pour conclure sur l’effet Trump L’activisme de Trump peut nous servir à court terme, la baisse du dollar pouvant encourager à importer des voitures anciennes depuis les USA et à faire de bonnes affaires. Mais sur le moyen terme, l’entretien et la restauration de ces mêmes anciennes risque de voir leur coût exploser du fait de l’augmentation très importante des droits de douane en provenance de la Chine et de l’Asie. A voir si l’économie mondiale acceptera de tels taux longtemps. Une chose est certaine : rien n’est figé... 
 Source : autocollec.com