jeudi 1 mai 2025

CLUB5A - REPORTAGE AUTO - « Les enfants n’étaient pas intéressés par les Lamborghini » : Christophe ne roule qu’en Land Rover Defender depuis 22 ans...

 

DANS MON GARAGE - Chaque semaine, des automobilistes ou motards présentent au Figaro leurs véhicules d’exception. Aujourd’hui, Christophe, ingénieur de 56 ans, nous parle de son Land Rover entretenu avec soin malgré les problèmes liés à la détérioration de la carrosserie et aux contraintes écologiques. Quoi de mieux pour un passionné d’automobile de consacrer son temps libre à maintenir un véhicule en bon état. C’est la passion de Christophe qui voue beaucoup d’affection à son Land Rover Defender. «Un modèle de 2000, court, aménagé, haut de gamme, avec 7 places dont 4 places en face-à-face, à l’arrière. Elle est verte anglaise, très chic», décrit cet ingénieur dans le domaine spatial expatrié en Allemagne. Le lien entre lui et la marque Land Rover se fait en 1993. 
Il découvre le modèle Defender à São Tomé-et-Principe, deux petites îles au large du Congo, dans lesquelles il fait son service militaire. Cette expérience au volant va marquer durablement l’ingénieur, qui passera la moitié de sa vie à l’étranger. Après un retour en France, il décide, dix ans plus tard, en mémoire de ces bons souvenirs, de racheter le Land Rover Defender de son beau-père. Début de l’histoire. Soucis de carrosserie Depuis 22 ans, Christophe vit donc avec ce beau véhicule tout-terrain, sans que ce ne soit de tout repos. Le Defender n’est pas réputé pour sa fiabilité à toute épreuve, et son propriétaire le reconnaît volontiers. «Il commence à avoir quelques problèmes de carrosserie, avoue-t-il. 
Les modèles sont en aluminium, censés ne pas rouiller, mais les pièces en acier comme les charnières de portes s’abîment, et sont assez fragiles. C’est un challenge car l’eau s’infiltre souvent dans la voiture», ajoute l’ingénieur. Il résume l’entretien exigeant de la Land Rover par cette phrase : «Garder l’huile à l’intérieur et l’eau à l’extérieur». Mais Christophe s’acharne à la garder en l’état et ça lui plaît. «J’ai des petits garagistes passionnés avec qui je travaille en Allemagne pour la maintenance. Et j’ai fait des études de mécanique, ce qui aide», euphémise-t-il. 
C’est un certain charme. «De plus en plus, j’apprends moi-même à faire des choses. Les bas de portières rouillés, je les change. L’avantage du Land Rover, c’est sa technologie qui a plus de 50 ans, donc tout est faisable en termes d’entretien». Et les trésors d’internet aident également. «Il y a un type, “Britannica Restorations Ltd’’ sur Youtube, qui fait un nombre incalculable de tutos très utiles». Des contraintes et une reconnaissance qui attire les regards Une fois les mains hors du moteur le quinquagénaire fluctue entre les contraintes de notre temps peu favorable à ce type de véhicules et la reconnaissance d’un modèle qui attire toujours les regards. 
«Quand j’étais jeune, j’avais l’occasion de faire du franchissement (conduire sur des zones en pleines natures, NDLR). C’était assez facile de pouvoir l’utiliser pour partir off-road», raconte Christophe. Désormais en Allemagne, il faut s’inscrire dans un club, pour être autorisé à conduire hors des routes. À tel point que le passionné se retrouve un peu frustré. «Je roule surtout sur l’autoroute, alors que la voiture est faite pour la piste...» «Mon nouveau souci, ce sont les ZFE en Allemagne qui n’acceptent plus ma voiture dans les centres-villes. En théorie, je ne peux pas y rouler, mais en pratique, ils ne font pas de verbalisation. C’est paradoxal : elle était Euro 3, la norme en 2002. 
D’un point de vue écologique, elle était donc correcte à l’époque», explique Christophe. Une véritable attraction Il n’y a pas que des contraintes... Le Defender conserve un charme indéniable qui séduit bien au-delà des passionnés d’automobile. «À l’école française en Allemagne, il y a beaucoup d’expatriés banquiers avec de très belles voitures. Mais les enfants n’étaient pas intéressés par les Lamborghini ou les Porsche , ils venaient sur mon Land Rover. Avec sa petite échelle, c’était une véritable attraction sur le parking», rapporte l’ingénieur. Il reste un attachement profond que Christophe entretient avec son véhicule. Son idée est de la bichonner encore pendant 5 ans. Le véhicule aura 30 ans, et sera donc une voiture de collection. 
«Cela correspondra au moment où je rentrerai en France, au bord de la mer », projette-t-il. Mais attention, «si l’Allemagne est très tolérante, et aime bien les voitures comme la mienne. En France, je ne sais pas trop. J’ai peur qu’on me dégonfle les pneus dans la rue», conclut Christophe.  
Source : LeFigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...