samedi 11 janvier 2025

CLUB5A - REPORTAGE ET REVUE DE PRESSE - PORTRAITS DE COLLECTIONNEURS - LES AVERTISSEURS !!

6 - Les « Tut-Tut ! Greu-Greu ! 
» Commençons par un petit rappel historique : les avertisseurs sont nés avec l’automobile à la fin du XIXe siècle pour prévenir une population qui n’avait jamais vu ça de leur arrivée impromptue et éviter les accidents. Par la suite, les conducteurs ont pris l’habitude de « corner » partout : en arrivant aux carrefours, dans les virages, pour prévenir qu’on doublait, là où il y avait du monde, etc. 
Plus besoin de ralentir, un coup de klaxon et hop, on passait ! Bref, c’est vite devenu infernal au point que les villes ont pris des arrêtés pour interdire l’usage intempestif des avertisseurs et que le code de la route en a restreint l’utilisation aux seuls cas de danger immédiat. 
Le calme est revenu. C’était sans compter sur nos amis collectionneurs qui découvraient avec les vieilles automobile toute une gamme de possibilités insoupçonnées : depuis l’antique « Coin-coin » en cuivre avec sa poire en caoutchouc jusqu’aux mythiques « Cucaracha » des dragueurs italiens, en passant par le « Tidibidibidibidibi » des 404 du Tour de France, il allait vite trouver de quoi équiper son engin, quelque soit d’ailleurs son âge : Qu’importe la voiture, pourvu qu’elle fasse du bruit ! 

 Et là, c’est important de marquer son territoire. Globalement, plus la voiture est petite, plus elle est équipée. C’est pas un concours de bites (je n’oserais pas parler de compensation), mais ça y ressemble fortement. Dans tous les défilés, dans tous les regroupements, il y a invariablement les mêmes abrutis qui ne peuvent s’empêcher de faire beugler leurs autos, à coup de « Old Timer Horn » nous sortant un « Greuuuu-greuuu » chevrotant dont même une Ford T ne voudrait pas, « le Pont de la Rivière Kwaï » version courte, l’arrivée de l’autorail version longue, la sirène du France, les cloches de Notre-Dame, Big Ben, ou même « Rencontre du 3e type » version remix ! 
 Une sale musique qui n’adoucit pas les mœurs et surtout pas ceux des riverains : imaginez la cacophonie ambiante, surtout quand ils sont plusieurs ! Vous avez beau leur expliquer que c’est infernal, ils n’entendent pas, et pour cause ! 

Le salut vient généralement de l’installation électrique qui ne supporte pas longtemps l’effort, grillant les vieux comodos, faisant fondre les fils ou carrément l’avertisseur qui termine généralement son agonie dans un triste et long meuglement porcin… Pour le bien de tous. 
Source : Thierry DUBOIS-PHOTOS / DR