Elle va même se retrouver bientôt seule sur ce marché. Le constructeur de la mythique Bullet envisagerait d’arrêter la production des 500 qui n’étaient plus en phase avec son marché domestique. En cause, la prochaine norme anti-pollution BS-VI qui va s’appliquer dans le pays, mais aussi l’arrivée d’Euro 5 sur les marchés occidentaux. Surtout, les 500 connaissent une forte baisse des ventes en Inde où les 350 ont davantage la cote, tandis qu’à l’international, la demande se porte sur les nouvelles 650 plus sportives, à l’image du Twin 650 Interceptor ou de la Continental 650 GT de RE.
Un succès dans un marché de la moto morose, qui a convaincu Benelli QJ de la présenter en Occident. Benelli Mise en vente pour l’équivalent de 1 200 euros en Inde, l’Imperiale dont l’ancêtre (125cm3 et 175 cm3) était déjà au catalogue Motobi, marque sœur de Benelli en 1960, est proposé sur le marché européen à un prix imbattable de 4 000 euros, un tarif que peuvent atteindre sans vergogne certains 125 cm3 plafonnant à 15 cv. Accessible au permis A2, l’Imperiale n’est certes pas un monstre de puissance, avec son modeste 21 cv (27ch pour la Bullet Classic 500).
Souvenons-nous néanmoins, qu’au début des années 1960, le dernier monocylindre de BMW, la R27 (250 cm3), se contentait d’une modeste puissance de 18 cv pour une vitesse maximum de 130 km/h. À l’époque, le constructeur bavarois la présentait comme une moto sportive en solo et précisait même qu’elle pouvait bénéficier d’un attelage. Pour en revenir à l’Imperiale, on constate qu’en cinquième vitesse, elle bénéficie encore d’une bonne marge de progression, avec un couple de 29 Nm à 4500tr/min qui lui permet sans peine d’atteindre facilement les 130 km/h à 5500 tr/min.
On conviendra cependant, que l’Imperiale est davantage dans son élément sur le réseau secondaire ou en ville, où sa maniabilité fait merveille. Côté design, l’esprit rétro est parfaitement respecté, avec peu ou pas de plastique, mais de l’acier, ce qui explique son poids de 205 kg. Toujours dans cet esprit, on remarquera sa nacelle de phare toute en rondeurs, surmontée d’un double compteur à l’ancienne, bénéficiant néanmoins d’avancées technologiques modernes: un indicateur de rapports, pratique, d’une montre, et d’une jauge à affichage digitale.
Le réservoir en goutte d’huile, d’une contenance de 12 litres est équipé de grips pour les genoux. Le constructeur annonce une consommation de 3,6 litres au cent, qui lui assure une bonne autonomie de 280 km. Un échappement long de type saucisson en acier brossé participe à sa ligne vintage. Les puristes l’auraient vu bénéficier avec bonheur d’un bon bain de chrome. La large et épaisse selle mono à ressorts apparents corrige néanmoins cette impression. Quant au son, c’est celui d’un gros mono authentique.
Enfin, surmonté d’un pouf passager, le large garde-boue arrière bien enveloppant, équipé de deux poignets de maintien lui donne des rondeurs avantageuses. La position de conduite est agréable et naturelle, avec une hauteur de selle de 780 mm qui convient à tous les gabarits. Son centre de gravité bas lui assure une bonne stabilité. Toujours au niveau confort, la reprise d’un système de fixation de moteurs sur des plots en caoutchouc, une technologie imaginée par Norton, efface les vibrations fatigantes à la longue à haut régime. Roues à rayons et pneumatiques Cordial en nylon qui reprennent le dessin des Pirelli Phantom assurent une bonne adhérence sur route sèche, un peu moins bonne sur chaussée mouillée.
Mais la qualité du freinage, avec deux disques (300 mm devant, avec deux pistons, 240 mm derrière avec un piston) et l’ABS, ne manque pas de mordant et procure un sentiment de sécurité indéniable. Son moteur monocylindre refroidi par air à deux soupapes a fait la preuve de sa robustesse, testé sans dommage au banc d’essai pendant 200 heures à 6000 tr/ mn. Cette jolie petite moto, existant en livrée noire, argent et rouge, s’avère une machine idéale pour les amateurs de conduite à l’ancienne ou pour les débutants.
Alors, pourquoi se priver?
LES PLUS
Une ligne rétro plutôt réussie, qui déclenche la sympathie Une bonne maniabilité Un compteur bien équipé, avec indicateur de rapports Des rétroviseurs ovoïdes offrant une bonne visibilité LES MOINS
Un rayon de braquage un peu réduit Médiocre affichage de la vitesse au compteur, gris sur fond blanc Des amortisseurs arrières avec un débattement un peu limité de 55 mm.
Source : Philippe Martinot- lefigaro.fr/.MOTOR LIVE
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