La Renault 4 (couramment appelée 4L) est une petite voiture populaire de grande diffusion de conception simple et pratique. Ce fut aussi la première application de la traction sur une voiture automobile de tourisme de la marque Renault après que cette technique a été adoptée sur l'Estafette en 1958.
La voiture était la réponse de Renault à la Citroën 2 CV de 1948.
Renault, ayant pu apprécier les avantages et les inconvénients de la 2 CV, conçut et fournit un véhicule plus grand et plus urbain. La Renault R4 fut désignée ainsi parce qu'elle était équipée d'un moteur de 4 chevaux fiscaux.
Elle fut construite d'août 1961 à fin 1992 dans 28 pays, initialement avec la Dauphine sur l'île Seguin à Boulogne-Billancourt, ainsi qu'à l'usine Renault de Flins, en Espagne (par Fasa-Renault), en Argentine par IKA-Renault, en Italie (par Alfa Romeo sous licence), au Maroc, à Madagascar, en Afrique du sud, puis en Slovénie pour les dernières années de sa production.
La Renault 4 connut un grand succès auprès des PME, des artisans, de la gendarmerie (c'était l'une des voitures françaises de l'époque qui permettait de conduire avec le képi sur la tête), mais également auprès des PTT, de France Télécom ou EdF dans sa version fourgonnette F4 ; ces contrats lui donnèrent une très grande visibilité.
En France, la Renault 4 fut en tête des ventes de 1962 à 1965 (succédant à la Renault Dauphine), puis de 19674 à 19685. Elle reste aujourd'hui la deuxième voiture française la plus vendue avec 8 135 424 exemplaires derrière la Peugeot 206 et juste devant le duo Renault 9 et 11.
Durant sa longue carrière, la Renault 4 ne changea pas fondamentalement, cependant, plusieurs améliorations furent apportées au fil des ans. En septembre 19639 (modèles 1964), les pare-chocs à lames furent généralisés, remplaçant avantageusement le fragile modèle tubulaire. Dans le même temps, l'aération des passagers arrière fut revue grâce à des vitres coulissantes sur les portes arrière entraînant en contrepartie la suppression du pivotement de la troisième glace latérale.
Pour les modèles 1967, elle reçut une nouvelle planche de bord avec un vide-poches intégré côté passager ainsi qu'une boîte de vitesses à quatre rapports. Pour 1968 (un an plus tard pour la fourgonnette), une nouvelle calandre chromée élargie permit à la Renault 4 d'aborder les années 1970 avec une nouvelle physionomie. En septembre 1974, une calandre en plastique noir remplaça la calandre en aluminium montée jusqu'alors. Entre-temps, pour l'année-modèle 1977, la Renault 4 perdit également ses petits clignotants ronds à l'avant, ainsi que les feux de position placés sur les ailes avant, au profit de boitiers rectangulaires intégrant les deux lampes et adopta une grille d'aération en plastique noir sous le pare-brise.
La voiture n'entra véritablement dans les années 1980 qu'à partir du millésime 1983 quand la nouvelle planche de bord accueillit un combiné plus grand bien plus lisible (issu de la Renault 5). À l'extérieur, la calandre en plastique grise fut généralisée à toute la gamme (auparavant, elle était réservée au seul modèle GTL apparu en 1978). A cette occasion, le Renault 4 perdit également son plancher totalement plat.
Depuis les années 1960, des constructeurs eurent l'idée de réaliser des véhicules sportifs ou ludiques à partir de la plateforme de la Renault 4. À l'instar de la Volkswagen Coccinelle appréciée par des centaines de fabricants de voitures en kit à travers le monde, le châssis séparé de la Renault 4 avec sa mécanique permet de disposer d'une base simple et robuste à moindre coût.
Dès 1962, René Bonnet utilisa le châssis pour continuer la fabrication du cabriolet Le Mans.
Dans les années 1970, quelques carrossiers ayant commencé à présenter des dérivés en version découvrable, Renault décida de passer un contrat auprès de l'un d'eux, Teilhol, pour la production en petite série de la 4 Rodéo, véritable voiture de plage, afin de concurrencer la Citroën Méhari.
Plusieurs constructeurs ou artisans utilisèrent la Renault 4 comme base mécanique, certains modèles gardant l'essentiel de la ligne d'origine, notamment Car Système, d'autres n'utilisant eux que le châssis pour y adapter des carrosseries plus exotiques.
Bien que la production ait cessé en France en 1992, la Renault 4 est encore présente sur les routes et sur le marché de l'occasion. La simplicité et la fiabilité de sa mécanique permettent en effet de disposer d'un petit utilitaire, pouvant à l'occasion transporter quatre personnes, le tout pour un faible coût d'entretien.
Au même titre que la Coccinelle ou la 2 CV, elle devient au fil des années un véhicule culte, certains passionnés restaurent les modèles les plus anciens, ceux-ci devenant très rares et méritant d'être sauvegardés. Les modèles plus récents, bien que produits en quantité plus importante et d'utilisation plus courante, ne sont pas pleinement considérés comme véhicules de collection mais méritent également d'être conservés.
Importée à l'époque dans de nombreux pays, elle reste toujours présente en Amérique du Sud et est également très utilisée dans le nord de Madagascar, majoritairement en tant que taxi mais aussi en tant que voiture particulière.
Source : CARWP