Aérodynamique, sinon rien. Au cours des années 30 s’imposent des voitures aux lignes souples, modernes, dessinées par le vent. La mode vient des Etats-Unis, où Chrysler a présenté l’étonnante Airflow en 1934, et s’est vite répandue dans tout l’Ancien Continent. Il n’y a plus un seul constructeur européen qui n’arbore pas, au milieu de sa gamme, un véhicule de ce type. En France, Citroën ose la Traction, Peugeot les 402 et 202. En Allemagne, Volkswagen donne le jour à la Coccinelle. En Italie, Lancia présente son Aprilia et Fiat sa 1500, à ne pas confondre avec la plus célèbre 1500, sœur jumelle de la 1300, arrivée en 1961 et produite jusqu’à 1967.
Le modèle originel est donc souvent désigné 1500 6C, pour six cylindres, afin de le distinguer et d’en souligner l’une des spécificités mécaniques. Mais Fiat n’utilisera jamais officiellement cette appellation. Un centre de gravité très bas Lorsque le Salon de Milan ouvre ses portes, le samedi 9 novembre 1935, le public a du mal à en croire ses yeux. Fiat dévoile sur son stand cette 1500 qui va faire vieillir d'un coup tout le reste de sa gamme, articulée autour de la 508 Balilla, des 518 à moteurs 1 750 et 2 000 cm3 et de la 527 dotée d’un 2 500 cm3. Cette originale berline poussera la concurrence à réagir. La Lancia Aprilia, par exemple, considérée comme le chef-d’œuvre de Vincenzo Lancia, ne débarquera qu’un an plus tard.
Certes encore plus innovante (carrosserie autoporteuse, quatre roues indépendantes…), mais postérieure à la 1500. A cette époque, la production de Fiat est pour le moins traditionnelle : châssis à longerons et traverses, mécaniques à soupapes latérales, courbes simples et consensuelles. La 1500 bouleverse tous ces principes. Elle a une ligne aérodynamique (Cx 0,50 contre 0,70 pour une Balilla) au pavillon courbé, un pare-brise incliné et des phares en forme de gouttes d’eau partiellement incorporés aux ailes. Un design que l’on doit à Mario Revelli di Beaumont. Son centre de gravité est très bas grâce à son châssis à traverse centrale qui intègre l’arbre de transmission, en deux tronçons. La suspension avant adopte, pour la première fois dans l’histoire de Fiat, les roues indépendantes suivant le brevet Dubonnet.
De plus, la présence du châssis séparé permet à un grand nombre de carrossiers de se lancer aisément dans la conception de hors-séries du plus bel effet. Fiat réalise de son côté une petite série de cabriolets deux places disposant de portes suicides.
Source : gazoline.net/whiteonyx