jeudi 26 décembre 2024

CLUB5A - LES CIRCUITS AUTOMOBILES DE LÉGENDE - LE CIRCUIT AUTO-MOTO DE LINAS-MONTLERY !!

L'autodrome de Linas-Montlhéry est un circuit ayant accueilli des courses automobiles, motocyclistes et cyclistes, situé dans l'Essonne. Construit en 1924 par l'architecte Raymond Jamin, sous l'impulsion de l'industriel Alexandre Lamblin, il a reçu le label « Patrimoine du xxe siècle ». Il appartient depuis 1973 à l'Utac Ceram, propriétaire aussi du Circuit de Mortefontaine (CERAM) dans l'Oise. 
L'autodrome est initialement situé en Seine-et-Oise (à présent dans le département français de l'Essonne) et dans le canton de Montlhéry (aujourd'hui sur le canton de Longjumeau), centré sur la commune de Linas, à cheval sur celles de Bruyères-le-Châtel et d'Ollainville, appelé familièrement « autodrome de Montlhéry », du nom du chef-lieu de canton.
 L'autodrome ouvre en 1924, sous l'impulsion d'Alexandre Lamblin. Cet inventeur et industriel, né en 1884, a fait fortune en fabriquant des radiateurs pour les avions, puis pour des automobiles ; passionné de sports, il possède un journal spécialisé : L'Aéro. 
 En ce début des années 1920, l'industrie automobile est en effervescence, cherchant à battre des records, notamment de vitesse. Les défis alors inédits, tels que des courses entre une voiture et un avion, sont à la mode et intéressent le grand public. La Grande-Bretagne possède depuis 1907 le circuit de Brooklands, les États-Unis disposent du circuit d'Indianapolis, construit en 1911, l'Italie utilise celui de Monza, ouvert en 1922.  

En 1922, Alexandre Lamblin, avec l'équipe de l'Aéro, imagine de créer un lieu consacré à tous les sports ; il fait l'acquisition, en 1923, d'un terrain situé sur le plateau de Saint-Eutrope, à Linas, village traversé par la route nationale 20, situé entre Longjumeau et Arpajon. Les terrains sont peu coûteux et proches (à une trentaine de kilomètres) de Paris. Deux projets sont étudiés, le moins onéreux est retenu. Il consiste en un anneau de vitesse de deux kilomètres et demi, occupant le plateau de Saint-Europe. 
L'anneau sera étendu et complété par la suite d'un circuit routier construit sur deux des communes limitrophes de Linas. Le plateau de Saint-Eutrope se rattache géographiquement au Hurepoix, dans l'ancienne forêt d'Yveline. Ancien emplacement de la seigneurie et du château de Fay, il est alors vaste, boisé, peu habité et peu construit : une maison de maître (le château de Saint-Eutrope), proche de Linas, ainsi que la ferme du Fay10, au nord-ouest. 
 Pour Alexandre Lamblin, l'anneau de vitesse est central, essentiel ; il y voit « un gigantesque vélodrome, à l'échelle des vitesses possibles pour l'époque », « un grand théâtre sportif »11. Dessiné par l'architecte Raymond Jamin, l'anneau de vitesse de la piste prend donc une forme ovale, comportant deux lignes droites de cent quatre-vingts mètres de distance. Il présente la particularité, notable, de virages concaves ; leur forme parabolique cubique à axe vertical comporte un raccord tracé selon une spirale logarithmique. 
Le dessin vise à permettre à des véhicules d'une tonne d'atteindre une vitesse de 220 km/h au sommet des virages. Le circuit, mesuré sur son axe médian, développe exactement 2 548,24 mètres. La construction de la piste de vitesse construite sur une charpente à la fois métallique et en béton débute le 15 mars 1924. Mille tonnes d'acier et huit mille mètres cubes de béton seront nécessaires à deux mille ouvriers pour réaliser l'ouvrage, les travaux dureront six mois. L'usage d'éléments préfabriqués en feront un chantier d'avant-garde. Le revêtement Cold Asphalt recouvre les pistes, à l'exception des virages relevés, en béton. 
 L'autodrome est inauguré le 4 octobre 1924 La piste se révèle très réussie. Deux mois après son ouverture, une centaine de records sont enregistrés. Le circuit bénéficie de l'éclairage électrique qui permet de rouler de nuit et de tenter des records d'endurance. L'autodrome, ne provoquant pas de nuisance de voisinage, n'est pas freiné dans son développement. Entre 1925 et 1939, 86 % des records mondiaux sont battus à l'autodrome de Linas. En 1925, l'extension du circuit, avec la piste de 12,5 kilomètres prolongeant l'anneau de vitesse, permet d'accueillir le Grand Prix de l'Automobile Club de France ou ACF. Le pilote Antonio Ascari y trouve la mort durant le Grand Prix automobile de France 1925. À partir de 1930, le circuit est en compétition avec celui de Pau. 
 D'autres Grands Prix se succèdent à Linas, en 1931, en 1933 et en 1937.
Source : christiane noellette