jeudi 9 mai 2024

CLUB5A - REPORTAGE AUTO - Infiniti s'invente une histoire...

Au distingué concours d'élégance de Pebble Beach, Infiniti présente un Prototype 9 évoquant un lointain passé auquel la jeune marque de luxe japonaise n'a jamais appartenu.
 «Tout a commencé par une réflexion. 
Que se passerait-il si nous découvrions, à l'extrême Sud du Japon, une voiture cachée au fond d'une grange, à l'abri des regards depuis 70 ans? 
Et, si cette voiture contenait les germes de notre passion plantés lors de notre premier Grand Prix japonais, mais aussi la puissance et l'élégance qui caractérisent Infiniti aujourd'hui, à quoi ressemblerait-elle? ” 

ainsi s'exprime Alfonso Albaisa, directeur du style Infiniti. La réponse à ces questions, c'est le Prototype 9. 
Le chiffre 9 se prononce «kyuu» en japonais, l'équivalent de Q en anglais qui sert aujourd'hui de nomenclature à la gamme. Ce roadster néorétro évoquant les monoplaces de Grand Prix des années 40, sera exposé dans le cadre du concours d'élégance qui se tiendra le 20 août à Pebble Beach, en Californie, aux côtés des prototypes présentés par BMW et Mercedes. 
 Les marques de luxe japonaises souffrent depuis leur naissance à la fin des années 80 d'un déficit d'image. 
C'est particulièrement vrai en Europe où les prestigieux labels de Nissan et Toyota ont fait l'amer constat que des prestations à la hauteur des premiums allemands ne suffisaient pas pour y être reconnues. Si Lexus est parvenu à tirer son épingle du jeu grâce à l'hybridation de ses modèles, Infiniti a fini par se résoudre à collaborer avec le rival Mercedes pour puiser, dans sa banque d'organes, matière à produire des modèles plus en phase avec le marché européen et plus faciles à rentabiliser. 
À voir le prototype 9, les stylistes d'Infiniti se seraient aussi tournés vers la marque à l'étoile pour s'inspirer de son glorieux passé. Sa carrosserie en acier, longue de 4,33 mètres, évoque irrésistiblement celle, en aluminium, de la première flèche d'argent, la Mercedes W25 qui courût en Grand Prix entre 1934 et 1937.
 L'impressionnante calandre Infiniti, figure de proue d'un long capot, ne dissimule hélas pas un 8 cylindres en ligne, mais un modeste moteur électrique accompagné de sa batterie lithium-ion, des composants empruntés à la future Nissan Leaf. 
La puissance est ici limitée à 120 kW (148 ch) et le couple à 320 Nm, mais comme la masse est limitée à 890 kg, Infiniti revendique une accélération de 0 à 100 km/h en seulement 5,5 secondes.
 Que le Prototype 9 serve d'écrin au propulseur de la prochaine Leaf est un choix rationnel, mais le résultat manque quelque peu de panache, à l'instar d'une vitesse de pointe limitée à 170 km/h quand la W25 de 1934 dépassait les 300 km/h... Reste une exceptionnelle qualité de fabrication, symbole du savoir-faire artisanal japonais. 
 Source : Par Thierry Etienne lefigaro.fr  
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