Les premiers 125 Terrot à fourche télescopique étaient l’idéal pour un jeune débutant dans le moto-cross, on pouvait se rendre sur le circuit par la route, démonter les phares, garde-boue, etc….faire la course, remonter tout le soir même et renter souvent de nuit épuisé bien-sûr mais heureux. Quand on avait assisté sur le terrain de Coudonne à Narbonne à un moto-cross avec les Frantz, Ladevèze, Vérréchia, Brassinne, etc.…..
On ne pouvait plus s’en passer et c’est à Narbonne que j’ai commencé.
On savait ce que c’était que de travailler toute la semaine, prendre la route le samedi soir après souper, rouler toute la nuit ou presque, courir le dimanche et rentrer la nuit suivante pour reprendre le travail le lundi matin.
Je me souviens d’avoir, un dimanche de Pâque, couru en 350 et 500 BSA à Aix les Bains, pris la route aussitôt la course finie, rouler toute la nuit et prendre le départ le lendemain à Pau. Je me souviens également avoir acheté à Paul Goday une 55 BSA, m’être rendu à Pernes les Fontaines avec une petite voiture et remorque moto, chargé la moto et retour à Carcassonne, à Béziers, je reprends deux copines, je leur dit : « il ne faut pas se retarder, nous risquons de tomber en panne à cause du carburant ».
En effet, arrivé à Villedaigne plus de compression, plus de soupape !.....Le moteur s’arrête, les filles pleurent, moi il fallait que je sois à Francazal à 8h, une idée me vient à l’esprit, si on déchargeait la moto et qu’on tire la voiture, ca pleurait encore d’avantage, aucune des deux copines n’avait touché un volant. On accroche une corde à la moto et à la voiture, j’explique à Gigi que la pédale du milieu est le frein, qu’elle ne laisse pas détendre la corde, qu’elle pouvait m’écraser, et ca pleurait, dès qu’on roule un peu vous sautez dans la voiture, moi je saute sur un repose pied, la corde tendue, oui on a réussi le coup. De temps en temps, je me sentais arrêté par une secousse, mais enfin on est arrivé à Carcassonne, après être passé devant trois Gendarmeries, sans lumières, il n’y avait pas trop de circulation, ce devait être en 1955.
Arrivé à mon garage, on monte à pied à un café routier ouvert toute la nuit, les deux filles ont été prises par un couple Toulousain, quand à moi, j’ai demandé à un routier de me prendre jusqu’à Toulouse, « mais oui, on discutera ca m’empêchera de dormir » on démarre, « au fait, quel est ton métier ? » « Je suis chauffeur poids lourd à Franzal » « Alors remplace moi, je suis fatigué !» Et j’ai conduit jusque devant la gare de Toulouse, à 8h j’étais à la caserne. Des fois, je me dis « tu l’as rêvé ! »
On en parle des fois avec des copains de l’époque, car je m’occupe des sorties de motos anciennes, Bourses d’échanges, mais Matéo a participé à une sortie en 2007 ainsi que Jeanot Clanot au Tour du Languedoc-Roussillon. On se rencontrait souvent avec René Combes, Mompot également, on se rencontre encore avec Darruy etc… Car en plus de cela en 2004, j’ai fait le Tour de France des Motos Anciennes complet, mais à la suite d’une grave maladie, je m’occupe aujourd’hui simplement de quelques étapes.
J’aimerais pouvoir faire un peu de moto, tant qu’il me sera possible car c’est dans ce milieu que l’on trouve la meilleure camaraderie. …./….