ENCHÈRES - Le musée du circuit d’Indianapolis a confié à RM Sotheby’s la vente de deux monstres sacrés: une F1 Mercedes pilotée par Fangio en 1954 et la Ferrari 250 LM victorieuse au Mans en 1965. Ce n’est pas tout à fait un hasard si la maison RM Sotheby’s annonce dans la torpeur du mois d’août la dispersion de quelques chefs-d’œuvre de l’histoire de l’automobile provenant du musée du circuit d’Indianapolis. La semaine du concours d’élégance de Pebble Beach, l’événement le plus important de l’année pour les passionnés de voitures de prestige et de collection, vient de s’ouvrir et l’on sait déjà que l’annonce de cette vente phare à la fin de l’année 2024 va mobiliser toutes les conversations. L’effet de surprise est sans commune mesure avec ce que l’on a pu connaître auparavant. Personne n’aurait imaginé qu’un jour le comité de direction du musée du Speedway d’Indianapolis déciderait de se séparer de quelques-uns de ses trésors mécaniques.
Au-delà des estimations forcément élevées, cette vente fait l’effet d’une bombe. Excusez du peu: pour assurer son avenir et entretenir sa collection, le musée se sépare de l’une des Mercedes W196 qui permirent à Mercedes de survoler le championnat du monde de Formule 1 en 1954 et en 1955 mais également de la Ferrari 250 LM victorieuse des 24 Heures du Mans 1965, d’une Ford GT 40 MkII engagée dans le championnat du monde d’endurance en 1966, de la Chevrolet Corvette SS Project XP64 de 1957, d’une Mercedes Brookland-Semmering Rennwagen de 1908, d’une Bugatti Type 35B Grand Prix de 1928 et d’une Laurin & Klement Racer de 1911.
Les deux pièces maîtresses de cette vente, dont la date n’a pas encore été communiquée, sont bien entendu la Mercedes W196 et la Ferrari 250 LM du NART. La monoplace allemande a débuté sa carrière en 1954 sous une carrosserie conventionnelle avec le champion du monde argentin Juan-Manuel Fangio.
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À son volant, le Maestro a remporté en 1954 son grand prix national disputé hors championnat sur le circuit de Buenos Aires. Ce châssis retrouve la compétition à l’occasion du grand prix d’Italie sur l’autodrome de Monza. Arborant cette fois-ci une carrosserie carénée Streamliner développée pour les circuits les plus rapides, la W196 est cette fois-ci pilotée par l’Anglais Stirling Moss. L’épreuve est remportée par Fangio qui coiffe par la même occasion sa troisième couronne mondiale. Moss renonce sur panne moteur mais marque tout de même le point attribué au détenteur du record du tour. Ce châssis ne courra plus. À la fin de la saison, Mercedes remise ses W196 et ses 300 SLR. Quelques mois plus tôt, la tragédie du Mans a pesé lourd dans sa décision d’abandonner la compétition. En 1965, Mercedes donne au musée du circuit d’Indianapolis cette fameuse W196 dans sa configuration Streamliner.
Elle ne l’a jamais quitté depuis.
La 250 LM victorieuse dans la Sarthe
Autre pépite mise aux enchères, la Ferrari 250 LM n’est autre que le châssis victorieux aux 24 Heures du Mans 1965. Cette berlinette engagée par l’écurie privée du NART de Luigi Chinetti et pilotée par Masten Gregory et Jochen Rindt ne partait pas favorite mais elle va profiter de la débâcle des Ferrari et des Ford officielles pour l’emporter. C’est sans conteste la plus prestigieuse des 250 LM produites. Elle est la 9e machine de Maranello à remporter les 24 Heures du Mans. On la verra encore à deux reprises dans la Sarthe. C’est en 1972 qu’elle entre dans la collection du musée du circuit d’Indianapolis.
Quant à la Ford GT 40 MkII de 1966, elle a débuté sa carrière sportive à Sebring où Walt Hansgen et Mark Donohue terminent second derrière Ken Miles et Lloyd Ruby. En juin, au Mans, elle est confiée à Mark Donohue et Paul Hawkins. Ford l’a donnée au musée d’Indianapolis en 1970.
Source : Lefigaro.fr-Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info...