ENCHÈRES - C’est l’événement du début de l’année : le Musée Motor Speedway d’Indianapolis se sépare de la Flèche d’argent au volant de laquelle le champion argentin a remporté son grand prix national en 1955.
Tout finit par être à vendre.
Même les monstres sacrés et les chefs-d’œuvre de la collection.
Pour la deuxième fois en douze ans, une Flèche d’argent marquant le retour de Mercedes en Grand Prix dans l’immédiat après-guerre se retrouve ainsi sur le marché. On doit ce miracle au musée Motor Speedway d’Indianapolis qui a décidé de s’en séparer, au même titre que d’autres joyaux de sa collection.
La firme à l’étoile la lui avait donnée en 1965. Depuis, elle n’avait jamais quitté son repaire américain. Son parcours n’est entaché d’aucune zone d’ombre.
Sa vente, le 1er février prochain, dans le cadre du Musée Mercedes de Stuttgart, a été confiée à la maison RM Sotheby’s. Elle l’a estimée autour de 50 millions d’euros.
Plusieurs paramètres y concourent.
La Mercedes W196 R n’est pas une monoplace comme les autres. Pendant deux années (1954 et 1955) de participation, elle a survolé les débats, permettant à Juan Manuel Fangio de remporter deux titres consécutifs.
Victorieuse en Argentine
Portant le numéro de châssis 009/54 et doté d’un moteur 8 cylindres de 3 litres, l’exemplaire du Musée d’Indianapolis bénéficie d’une aura particulière.
Il s’agit de la monoplace avec laquelle le champion argentin remporte son grand prix national disputé sous une chaleur étouffante au début de l’année 1955.
Elle ne reprend la piste qu’à l’occasion du Grand Prix d’Italie. Pour le circuit de Monza réputé pour être l’un des plus rapides du championnat, la F1 a reçu la carrosserie aérodynamique Streamliner à roues carénées qu’elle a conservée
Dévolue à l’Anglais Stirling Moss, la W196 R 009/54 établit le record du tour à 215,7 km/h de moyenne avant d’abandonner.
À la fin de la saison, Mercedes stoppe ses activités sportives. La tragédie du Mans avait pesé lourd dans cet épilogue. Les W196 sont remisées dans les réserves du musée de la marque.
Source : lefigaro.fr-Sylvain Reisser