L'arrivée dans Carcassonne, cité classée à I'Unesco, du patrimoine roulant du club des 5.A est un moment unique pour les motards et les touristes. Cette scène pourrait dater de 1930 tant Ies participants avaient fait un effort pour accorder les vêtements à leurs machines.
Pour la deuxième édition de I ‘événement, Josette Alvaro et son équipe avait avancé la date d'une semaine et insisté sur Ia sélection des motos.
Résultat : le jour J, on remarque tout de suite que Ia manifestation a gagné en homogénéité. De la France-Sport d'Alain à la Ravat de Michel, toutes les motos sont bien des modèles d'avant 1945, excepté le side Dniepr de Bernard et son fils. Mais au final, à part la grosse fourche télescopique, la technologie étant d'avant-guerre, elle ne dépareilla pas ; d'autant qu'avec ses fanions soviétiques et ses grosses lettres "CCCP", elle est très remarquée par les touristes.
Le bon rythme
À la sortie de Carcassonne, la fraîcheur des platanes du canal du Midi se charge de réveiller les lève-tôt. Rapidement, la BMW de Jean-Pierre Foly trouve Ie bon rythme pour ne pas perdre les deux petites Aicyon de Richard et Jean-Pierre et pour ne pas lasser Ies deux gros sides 500. Pas facile Ia position d'ouvreur !
Puis, vers Ventenac, Ies paysages changent et nous roulons avec le soleil dans le dos, ce qui n'est pas désagréable du tout, sauf pour votre serviteur qui a bien du mal à trouver le bon coin pour faire une photo.
Ce sera le cas juste avant la pause casse-croûte où plus d'un pilote va se trouver aveuglé en Passant du soleil à la pénombre totale d'un gué.
Petites routes et grosses émotions
À Raissac, le déjeuner nous attend grâce à la superbe organisation du club. On peut donc se dégourdir les jambes, tailler une bavette, saucissonner, fromager et se désaltérer d'un verre de jus de raisin des Corbières (!) avant de la route vers Bram, qui marquera le début du retour par d’étroites routes oubliées de la foule.
Chacun reprend la place qui lui convient et, par affinité sans doute, les quatre Terrot et les deux Magnat roulent souvent. Tout comme les deux Alcyon ou les quatre Peugeot.
En outre comme tout le monde, a fait un effort d’habillement transporté 80 ans en arrière lors des arrêts. Tout comme les routes n'étant pas bien larges, il arriva qu'un certain Side Terrot dut laisser la place à un malotru à quatre roues et se retrouva dans le fossé.
Pas à dire : Bernard à du sang froid et, avec l’aide de dix bras bénévoles, en cinq minutes , le « pout, pout, pout pout » du RGAS se faisait de nouveau entendre.
Plus d’émotions que de mal.
Retour en fanfare
De retour à Carcassonne, nous nous regroupons devant la porte Principale, le temps que la sécurité fasse se ranger les centaines de touristes le long des ruelles du XII" siècle'.
Nous passons le pont levis, le résonnement des queues de carpes et la bonne vieille fumée d’huile brulée nous accompagnent jusque devant l’hôtel de ville. Là une photo de famille devant des dizaines de touristes ravis marque la fin d’une sortie qui mérite d’être encouragée et le début des agapes avec un délicieux repas gastronomique.