mercredi 3 décembre 2025

CLUB5A - REVUE DE PRESSE - Ces boîtiers dans la voiture enregistrent votre conduite en temps réel, lui attribuent une note, et définissent la facture que vous payez à votre assureur

 

Un boîtier branché sous le volant, une application qui note chaque trajet, et des réductions d’assurance à la clé : voilà la promesse du « Pay How You Drive », «payez en fonction de votre conduite». 
 C’est une technologie présentée par les assureurs automobiles comme solution d’économie. Le principe repose sur un petit boîtier - dit télématique - installé sous le volant sur la prise OBD, celle-là même qui donne accès au système électronique de la voiture. L’ensemble est relié à une application sur son smartphone, qui analyse la conduite : accélération, allure dans les virages, freinages brusques... 
À chaque trajet, le conducteur reçoit une note allant de 0 à 100, comme le font aussi les voitures en mode écoconduite. La vitesse pure n’est pas traquée — c’est votre agressivité au volant qui compte, pas le chiffre sur votre compteur. Le boîtier ne peut connaître des infractions au Code de la route tel que les excès de vitesse, le non-port de la ceinture ou plus naturellement l’alcoolémie au volant. 
Un changement de doctrine assurantiel Au début de l’année 2025, un journaliste de RTL a essayé la technologie pendant un mois, obtenant un score de 65, ce qui lui donna droit à une réduction de 20%. Soit une centaine d’euros de réduction pour un an. 
Direct assurance, un de pionniers en la matière, assure que 4 clients sur 10 économisent plus de 200 € par an, et communique un chiffre d’économie moyen de 17 euros par mois, sur l’ensemble de ses clients. L’assureur promet également une réduction concrète des accidents de l’ordre de 15% : se sentir évalué influe sur le comportement au volant. Ce principe assurantiel, qui se développe sous différente forme depuis une vingtaine d’années, vient tout droit des États-Unis sous le nom de «Pay How You Drive» — en français «payez en fonction de votre conduite». 
C’est un changement de doctrine : historiquement le système assurantiel est basé sur un principe de mutualisation du risque, là où ce boîtier encourage plutôt à une personnalisation du risque. 
 Stellantis propose la technologie dès la conception.
 Fin septembre 2025, Stellantis a franchi un cap en la matière en proposant son système Drive & Connect sur l’ensemble de ses véhicules neufs, ainsi que sur une sélection de véhicules d’occasion Peugeot, Citroën, DS et Opel. En partenariat avec AXA France et AssurOne, l’offre se veut pédagogique avec un suivi ultra-détaillé par indicateur — vitesse, freinage, accélération, kilométrage — complété par des vidéos pour progresser. 
Même principe que Direct assurance, pour les «bons élèves» les réductions se cumulent avec jusqu’à 20% supplémentaires à chaque anniversaire de contrat. La CNIL pose des garde-fous Dans le même temps, ces boîtiers ont fait naître des enjeux de protection des données personnelles et de la vie privée. Dès 2017, la CNIL s’est intéressée au traitement des données des véhicules. Elle rappelle que la technologie «Pay How You Drive» ne peut pas être imposée au conducteur et que celle-ci doit intervenir après souscription d’un contrat par le conducteur concerné. 
 La CNIL trace également des frontières infranchissables.
L’une d’elles concerne les données relatives aux infractions : sauf texte de loi l’autorisant explicitement, aucune entreprise privée ne peut traiter ces informations. Votre assureur peut savoir si vous freinez brusquement, mais pas s’il vous arrive de griller un feu rouge. Entre promesses d’économies et préoccupations sur la vie privée, ces boîtiers redessinent les contours de l’assurance automobile. Bien que pour le moment, rapporté au parc automobile français ce type de contrat reste marginal en France*. *Direct assurance, l’assureur le plus en vogue sur le sujet communique 70.000 contrats de ce type sur 1,5 million de souscriptions automobiles. 
Source : lefigaro.fr - Merci DAVID SARDA pour le suivi de l'info..