A l'origine, rien ne prédisposait ce jeune homme sage et plutôt réservé à la course automobile. L'incursion du rallye du Var lors de vacances dans le Midi éveille une vocation encore timide. Rentré à Lyon (où il est né le 23 mai 1940), il s'amuse d'abord à enchaîner les virages sur les petites routes proches du domicile familial avant de s'engager dans son premier rallye en 1961. A la Simca Aronde succède bientôt une Dauphine 1093 avec laquelle il enlève ses premiers succès de catégorie, puis une R8 Gordini. Intégré dans l'équipe officielle NSU, il termine 2e du Championnat de France en catégorie Tourisme en 1966 et signe alors pour la saison suivante chez Alpine Renault.
Vainqueur de neuf rallyes avec la Berlinette, il s'impose comme l'un des espoirs les plus sûr de la spécialité et débute dans le même temps en circuit sur les prototypes de la marque dieppoise. Pas très heureux en 1968 en rallyes, perdant notamment le Monte Carlo sur une plaque de neige déposée par des spectateurs, il multiplie alors les sorties en circuit et enlève sa première victoire en monoplace sur une Formule France.
La piste l'attire de plus en plus, mais lucide, il sait que l'Alpine 3 litres est sans avenir et signe chez Porsche pour 1969. Débutant la saison par une 2e place au Monte Carlo derrière son équipier Vic Elford, il est assuré ensuite d'un programme en circuit.
Disputant pour la première fois les 24 heures du Mans avec de réelles chances de succès, il va vivre une expérience terrible. Hans Herrmann son équipier perd le dernier sprint face à Ickx au terme d'un final époustouflant et Gérard mettra plusieurs semaines à se remettre de cet échec. Deux belles victoires en Corse et au Tour Auto relance "la machine" en fin d'année, mais le succès lui échappe à nouveau au Monte Carlo où il signe une nouvelle 2e place en janvier suivant. Aligné désormais sous les couleurs du Martini Racing, il signe ensuite de nombreux succès en catégorie 3 litres avec sa Porsche 908-2 et termine second des 24 heures sous le déluge pour ses débuts au volant d'une 917.
Pilier de l'équipe Porsche, il forme en 1971 avec Elford, l'équipage de pointe du Team Martini et enlève son premier succès en Championnat mondial à Sebring, avant de triompher au Nürburgring. Après une saison difficile avec la Lola de l'équipe Bonnier, il rejoint les rangs de Matra en 1973. Si Beltoise-Cevert forme l'équipage le plus brillant, Pescarolo-Larrousse "plus sages" cumulent en revanche les succès.
Après un premier succès heureux à Mugello avec l'Alpine Turbo, il ne connaît ensuite que des déboires. Il se console en monoplace signant une victoire à Hockenheim, prouvant ainsi à 35 ans qu'il reste l'un des pilotes les plus rapides du moment. Pourtant à la fin de l'année, Larrousse décide de renoncer à la compétition pour prendre la direction de Renault Sports.
Trois ans plus tard, il mènera les voitures jaunes à la victoire au Mans avant de se donner à fond dans le programme de Formule 1 de la Régie. Le titre mondial manqué de peu en 1983 déstabilisera l'équipe et à la fin de la saison suivante, Larrousse s'en ira prendre des fonctions similaires chez Ligier avant de fonder sa propre écurie de F1 en 1987. Le succès ne sera hélas pas au rendez-vous et en 1994, l'équipe française quitte la scène.
Depuis Gérard Larrousse s'est pris de passion pour les épreuves historiques où il montre chaque fois qu'il n'a rien perdu de son talent.
Source : Circuit Paul Ricard - caradisiac